Pour le concert de clôture de la saison 2012-2013 de l’Orchestre national du Capitole, Tugan Sokhiev s’entoure de trois grands solistes français pour interpréter le Triple concerto pour violon, violoncelle, piano et orchestre de Beethoven : Geneviève Laurenceau, Anne Gastinel et Bertrand Chamayou. Le grand poème symphonique Manfred, de Tchaïkovski, complètera ce programme haut en couleurs.
Le retour de Tugan Sokhiev à la tête de sa formation symphonique toulousaine marque cette fin de saison. Deux œuvres de grande envergure composent le programme de cette soirée. Rarement joué, le Triple concerto de Beethoven est achevé en août 1804. Issu de la tradition de la symphonie concertante à plusieurs instruments, en vogue à la fin du XVIIIe siècle, le Triple Concerto comporte cependant une grande nouveauté : l’introduction du piano parmi les instruments solistes. Ecrit pour le violoniste Carl August Seidler et le violoncelliste Anton Kraft, il est dédié au Prince Lobkowitz, un des premiers admirateurs de Beethoven à Vienne, et fut probablement créé en audition privée chez le dédicataire, en 1807. La première représentation publique a lieu en mai 1808, à l’Augarten-Konzert, mais il faudra attendre 1830 pour qu’il soit accueilli avec un franc succès.
Les trois solistes du Triple concerto de Beethoven. De gauche à droite : Genevière Laurenceau, violon (Photo Yvan Schawandascht), Anne Gastinel , violoncelle (Photo Stéphane Gallois – Naïve), Bertrand Chamayou, piano (Photo Thibault Spital – Naïve)
En 1882, le compositeur russe Mili Balakirev propose à Piotr Ilyitch Tchaïkovski un « scénario-programme » écrit par le critique Vladimir Stassov à partir du poème de Byron, Manfred. Deux années plus tard, après avoir lu le poème de Byron, Tchaïkovski se met au travail et achève son œuvre en septembre 1885, suivant partiellement les directives de Stassov quant aux mouvements, thèmes et tonalités. Manfred, le héros maudit de Byron, est le personnage central du vaste poème symphonique de Tchaïkovski. Dans le cadre majestueux des Alpes, le compositeur déroule son errance en quatre épisodes aux climats contrastés : tragique, pastoral, lumineux et orgiaque qui correspondent aux quatre mouvements de cette partition plus proche d’une symphonie que d’un poème symphonique. Créée à Moscou, le 11 mars 1886 sous la direction de Max Erdmannsdörfer, l’œuvre occupe une place à part dans la production du compositeur. Moins jouée que ses symphonies, notamment en raison de son effectif orchestral particulier, elle s’avère remarquable par son écriture, son orchestration et son sens de l’évocation.
Une fin de saison en apothéose !