Concerts

Suisse et tzigane

Le beau pays des alpages, le havre paisible bien calé au cœur de l’Europe, la patrie d’Arthur Honegger, Rolf Liebermann, Frank Martin et… Gilles Colliard sait incarner toutes les tendances artistiques de notre continent. Ce 6 décembre, la jeune et brillante violoniste suisse Rachel Kolly d’Alba était l’invitée de l’Orchestre de Chambre de Toulouse dans un répertoire inspiré du style tzigane. Tout un programme !
Musicienne douée et imaginative, la jeune soliste joue depuis peu un magnifique Stradivarius de 1732 ayant appartenu à… Gilles Colliard lui-même. Depuis quelques années, sa collaboration fructueuse avec notre orchestre de chambre donne naissance à de très stimulants concerts à thème dont cette dernière session consacrée à l’esprit tzigane dans la musique. Trois pièces avec violon solo alternent avec une série de trois évocations orchestrales de la danse.

Rachel Kolly d’Alba, soliste de l ‘Orchestre de Chambre de Toulouse

(Photo Classictoulouse)

Tout commence avec la Grèce. Les Cinq danses grecques du compositeur Nikos Skalkottas donnent le ton d’un programme riche et plein de vitalité. Ce disciple d’Arnold Schoenberg et Kurt Weill, notamment, produit des œuvres d’une étonnante variété, aussi bien atonales, sérielles, que modales ou enfin purement tonales. C’est à cette dernière tendance qu’appartiennent ces danses, bourrées d’énergie rythmique, dans lesquelles de magnifiques mélodies sont dévolues au pupitre d’altos.

Deux surprenantes pièces pour cordes de Jean Sibelius opposent à cette vigueur leur profonde nostalgie. Le paisible Andante festivo et la Romance, sombre et tourmentée, brossent un tableau émouvant du compositeur finlandais. Quant aux très fameuses Danses populaires roumaines de Béla Bartók elles brûlent les planches sous les archets survoltés des musiciens. C’est avec Tzigane, de Maurice Ravel, dans une version pour cordes de Mikołaj Majkusiak, que Rachel Kolly d’Alba ouvre son panorama soliste. Elle en donne une vision sauvage dans laquelle glissandi, silences évocateurs, traits pour le coup typiquement tziganes, brossent un tableau en relief de l’œuvre de Ravel. Dans un arrangement pour cordes, également signé Mikołaj Majkusiak, de la paraphrase sur Carmen de l’américain d’origine allemande Franz Waxman, la soliste joue les indomptables. La virtuosité échevelée de cette partition trouve en elle une interprète engagée et chaleureuse. Enfin, avec le très fameux Csárdás de l’Italien Vittorio Monti, Rachel Kolly d’Alba explore toutes les facettes de la virtuosité tzigane, avec notamment une impressionnante habileté à délivrer ces délicates mélodies de sons harmoniques.

Ovationnée, la musicienne offre au public le premier mouvement, L’Aurore, de la 5ème sonate pour violon seul d’Eugène Ysaÿe. Un rêve d’une grande beauté musicale et poétique.

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