Le programme du dernier concert d’abonnement de l’Orchestre de Chambre de Toulouse rendait hommage à Henry Purcell pour le 350ème anniversaire de sa naissance. Le 23 janvier, le compositeur de Didon et Enée alternait ainsi avec deux de ses compatriotes, significatifs de la production musicale britannique des 17ème et 18ème siècles.

Gilles Colliard présentant le concert d’hommage à Henry Purcell

Ce soir-là, comme à son habitude, Gilles Colliard, violon solo et animateur de l’ensemble, commente astucieusement les œuvres jouées, les replaçant dans leur contexte historique avec sensibilité et humour. La danse irrigue l’essentiel des pièces instrumentales présentées.

Le cœur du programme est consacré aux suites instrumentales tirées des opéras célèbres d’Henry Purcell. La partition d’Abdelazer tend la main au 20ème siècle. En effet, le thème de son deuxième mouvement n’est autre que celui qu’utilisa si brillamment Benjamin Britten dans ses célèbres Variations et fugue sur un thème de Purcell (Young person’s guide to the orchestra). La chaconne de The Fairy Queen exploite quant à elle un thème proche de celui de « La Folia » universellement illustré par tous les compositeurs baroques.

Les deux suites extraites de The rival sisters et The King Arthur donnent la mesure de l’imagination du compositeur. A la série de portraits brefs et originaux, qui compose la première, succède le chef-d’œuvre absolu que constitue la seconde. L’attention se porte immédiatement sur cet air étonnant du Génie du froid, extrait de l’acte III, si souvent repris, adapté ou même détourné par la publicité. Les cordes en boyau de l’orchestre, équipé pour tout le concert de l’intrumentarium baroque, grincent ici merveilleusement.

Le ton était donné en début de soirée par la suite en ré majeur de Jeremiah Clarke. L’auteur de ces célèbres Trumpet volontary, longtemps attribués par erreur à Purcell, déroule une succession de danses alternativement joyeuses et solennelles. Du célèbre successeur de Purcell, William Boyce, l’orchestre joue en outre le concerto grosso en si mineur. Sous la direction sensible de Gilles Colliard, les musiciens en soulignent l’italianité frémissante. Le contemporain Vivaldi n’est pas très loin.

C’est d’ailleurs sur un bis de ce même Vivaldi que l’Orchestre de Chambre conclut cette soirée placée sous le signe d’Albion…

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