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Myung-Whun Chung et l’Orchestre Philharmonique de Radio France de retour à Toulouse

Myung-Whun Chung et l'Orchestre Philharmonique de Radio France lors d'un précédent concert à la Halle aux Grains- Photo Classictoulouse -

Le 8 décembre prochain, la saison des Grands Interprètes se poursuit avec une nouvelle invitation à Toulouse de l’Orchestre Philharmonique de Radio France et de celui qui est devenu son Directeur musical honoraire, Myung-Whun Chung. Le programme proposé par le chef et son orchestre se limite à une œuvre, certes unique, mais exceptionnelle, la Symphonie n° 9 de Gustav Mahler.

Créé dans les années 1930 par la radio française sur les bases d’un premier orchestre de radio fondé en 1928 par André Messager, l’Orchestre Philharmonique de Radio France a été refondé en 1976 sous l’inspiration de Pierre Boulez qui dénonçait le manque de flexibilité des formations traditionnelles. Au contraire, l’Orchestre Philharmonique peut aborder tous les répertoires du XVIIIe siècle à nos jours, que les œuvres soient écrites pour petit ensemble ou pour grand orchestre, chaque groupe, composé en fonction de l’écriture des œuvres, pouvant travailler simultanément. Les plus grands musiciens sont venus enrichir le travail de l’orchestre, dont des personnalités aussi exceptionnelles que Pierre Boulez, Esa-Pekka Salonen, Ton Koopman, et les meilleurs chefs de la jeune génération comme Gustavo Dudamel, Alan Gilbert, Vasily Petrenko, Lionel Bringuier…

Myung-Whun Chung est à la fois chef d’orchestre et pianiste. Né à Séoul, il a d’abord étudié le piano et intégré, à sept ans seulement, l’Orchestre Philharmonique de Séoul. A vingt et un ans, il obtient le Deuxième Prix du Concours Tchaïkovski de Moscou. Il parfait son apprentissage à New York où il débute sa carrière de chef d’orchestre. Il devient l’assistant de Carlo Maria Giulini à l’Orchestre Philharmonique de Los Angeles en 1979, avant d’en être nommé chef associé en 1981.

Entre 1984 et 2005, il dirige l’Orchestre Symphonique de la Radio de Sarrebruck, l’Orchestre de l’Académie Sainte-Cécile de Rome et assure la direction artistique et musicale de l’Orchestre de l’Opéra de Paris et de l’Orchestre Philharmonique de Séoul.

Myung-Whun Chung – Photo Riccardo Musacchio –

De 2000 à 2015, Myung-Whun Chung est le directeur musical de l’Orchestre Philharmonique de Radio France, succédant ainsi à Marek Janowski. Parallèlement à cette fonction, il est invité à diriger les plus grands orchestres, en Europe comme aux États-Unis et en Asie.

La Symphonie n°9, considérée comme le testament de Gustav Mahler, est la dernière des symphonies achevées du grand compositeur. En effet, Mahler n’a pu compléter que le premier et sublime mouvement de sa 10ème. Cette 9ème symphonie suit une période particulièrement difficile dans la vie du compositeur. 1907 marque en effet la fin de son contrat de directeur de l’Opéra de Vienne, après dix ans de fonction, le décès de sa fille Maria, âgée de quatre ans, et la découverte de son état physique alarmant du fait d’une insuffisance mitrale qui affectait considérablement toutes ses activités. La 9ème symphonie, esquissée dès 1908, est quasiment achevée dès l’été 1909. Mahler passe l’hiver suivant à la mettre au propre. Il écrit à son ami le chef d’orchestre Bruno Walter : « Qu’est-ce donc en nous qui pense et qui agit ? Comme c’est étrange ! Lorsque j’écoute de la musique ou lorsque je dirige, j’entends très précisément la réponse à toutes ces questions et j’atteins alors une sécurité et une clarté absolues. Mieux, je ressens avec force qu’il n’existe même pas de questions ! » Il n’assistera pourtant pas à la création de sa symphonie qui aura lieu le 26 juin 1912 à Vienne, sous la direction de Bruno Walter, plus d’un an après sa mort.

Cette vaste partition marque le retour de Mahler à la solution purement instrumentale, après les incursions vocales des 2ème, 3ème, 4ème et 8ème numéros. Symphonie crépusculaire, imprégnée de l’idée de la mort et de l’au-delà, elle explore les espoirs, les craintes, les doutes de l’homme vis-à-vis de l’éternité. Les quatre mouvements de l’œuvre, chacun possédant une tonalité différente, sont groupés de manière très inhabituelle. Les deux mouvements lents extrêmes encadrent deux mouvements rapides. Une symphonie-méditation.

Serge Chauzy

Programme du concert donné le 8 décembre 2022 à 20 h à la Halle aux Grains de Toulouse

  • G. Mahler : Symphonie n° 9

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