Le prochain concert de la saison des Grands Interprètes visite le monde musical de l’enfance. Trois œuvres destinées aux tout petits comme aux plus grands qui ont conservé leur âme d’enfant seront jouées et racontées le dimanche 3 février à 11 h dans le bel auditorium Saint-Pierre des Cuisines. Laurence Ferrari, que l’on connaît pour ses talents de présentatrice de télévision, vient se joindre en tant que récitante au violoniste Renaud Capuçon (son époux) et au pianiste Jérôme Ducros.
Trois « contes musicaux » sont inscrits au programme de cette matinée : L’Histoire de Babar, mis en musique par Francis Poulenc, Ferdinand le taureau, illustré par le britannique Alan Ridout, et La Boîte à joujoux, de Claude Debussy.
Renaud Capuçon, violon
– Photo Darmigny –
Laurence Ferrari, récitante
– Photo Stéphane Ruet –
Jérôme Ducros, piano
– Photo Alix Laveau –
C’est en 1940, que Poulenc cède aux demandes d’une petite cousine pour lui jouer des musiques de Babar, le célèbre petit éléphant inventé en 1930 par Jean et Cécile de Brunhoff. La partition de L’Histoire de Babar, qu’il compose alors pour piano et récitant, est considérée depuis comme un petit chef-d’œuvre. Tantôt tendres et enjouées, tantôt mélancoliques et rêveuses, ces pages éveillent une émotion dont le charme opère toujours.
La Boîte à joujoux de Claude Debussy, composée sur un livret de André Hellé, à l’origine destinée à un théâtre de marionnettes, séduit par sa fraîcheur et son humour « qui fuse dans le rire aussi bien que dans les larmes » comme le note un critique de l’époque. Debussy insuffle une poésie singulière à ces habitants du monde enchanté des jouets, devant les yeux éblouis de l’enfant.
L’Histoire de Ferdinand, un livre pour enfants imaginé en 1936 par l’écrivain Munro Leaf et illustré par Robert Lawson, a été mise en musique en 1971 par le compositeur britannique Alan Ridout sous le titre Ferdinand le taureau, pour violon et récitant, après avoir inspiré un joli dessin animé à Walt Disney. Avec sa vision amusée de l’univers des animaux qui côtoient les hommes, la musique d’Alan Ridout renouvelle la lecture de cette fable touchante. La figure de ce petit taureau rebelle et romantique, qui s’oppose au sacrifice rituel de la Corrida, séduit petits et grands tant elle révèle la vérité sur les liens qui unissent hommes et bêtes dans l’accomplissement des désirs et la revendication de soi.
Laurence Ferrari fait son entrée dans le monde de la musique, comme récitante de Babar et des deux autres œuvres, entourée du pianiste Jérôme Ducros et de son époux, le violoniste Renaud Capuçon. Elle indique : « C’est avec une âme d’enfant que nous nous sommes lancés dans cet album. Chacun avec son histoire personnelle, ses souvenirs nostalgiques d’une époque où les contes musicaux nous transportaient aux confins de pays imaginaires. Ensemble, nous avons savouré avec délice ces pages enchantées et ces accords lumineux, ces mots simples et ces phrases pleines de tendresse. Faire rêver les petits et voyager dans le temps les plus grands voilà l’aventure que nous vous proposons à travers ce [programme]. » Un album CD, chez Virgin Classics, reprend d’ailleurs l’intégralité de ce programme.