Concerts

Musiques entre amis

Le concert de clôture de la 7ème saison de musique de chambres des musiciens de l’Orchestre du Capitole, le 21 mai dernier, résumait l’atmosphère particulière de ces soirées originales. Une atmosphère chaleureuse et amicale qui renforce encore la qualité musicale des interprétations proposées.

Deux œuvres seulement (mais quelles œuvres !) constituaient le programme présenté avec décontraction et humour par Vincent Pouchet : le Quatuor « Les Dissonances » de Mozart et l’octuor pour cordes et vents en fa majeur de Schubert.

Fabien Mastrantonio et Alexandre Dalbigot, violons, Vincent Cazanave-Pin, alto et Vincent Pouchet, violoncelle abordent ce dernier des six quatuors dédiés par Mozart à son mentor Joseph Haydn avec une cohésion parfaite, une sonorité chaleureuse et ronde, une dynamique ample et un choix de tempi d’une réjouissante variété. L’introduction du premier volet, à laquelle la partition doit son surnom apocryphe, bénéficie d’une quasi absence de vibrato qui se justifie totalement par la référence implicite à une sorte de « chaos » à la Haydn. Un menuet au tempo vertigineux, avec son trio tranquille, un final éclaboussé de lumière caractérisent une exécution pleine de vitalité.

Damien-Loup Vergne, contrebasse, Sébastien Batut, clarinette, Estelle Richard, basson et Jean Wilfrid Grongnet, cor, rejoignent leurs collègues du quatuor à cordes pour le sublime octuor que Schubert composa dans le sillage du septuor de Beethoven. Admirable partition où se mêlent la grâce insouciante et les angoisses fugaces. Le génie mélodique du compositeur s’y déploie avec une aisance insolente. Il faut une fois de plus louer ici la cohésion de l’ensemble constitué par des musiciens rompus à l’écoute de l’autre. L’équilibre idéal entre cordes et vents, la fluidité du discours, la spontanéité de l’expression réjouissent le cœur. Dans le génial adagio, où la clarinette joue sur tous les registres de l’émotion, la respiration commune se fait musique, l’échange atteint son sommet. L’exubérance finale émerge enfin du drame jamais absent du discours.

Oui vraiment un grand moment de musique et d’amitié !

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