Concerts

Musique du Grand Siècle

Des partitions parfois inédites de Marc-Antoine Charpentier, restituées par Jean-Marc Andrieu lui-même, composaient le premier concert de la saison de l’ensemble baroque « Les Passions », le 23 octobre dernier en la chapelle Sainte-Anne de Toulouse. Ce rival de Lully auprès du Roi Soleil a laissé, il est vrai, une quantité impressionnante de motets et de musiques de cour qui témoignent d’un savoir-faire exceptionnel, partagé entre solennité et sensibilité.

Associés à l’ensemble instrumental et à la flûte à bec de Jean-Marc Andrieu, trois chanteurs de qualité illustraient avec talent la rhétorique bien particulière de cette littérature pudique, parfois un peu guindée, souvent empreinte d’une étonnante sensualité harmonique. Vincent Lièvre-Picard, haute-contre, Sébastien Obrecht, taille (autrement dit, ténor) et Jean-Manuel Candenot, basse, adoptent avec raison la diction française du latin qui avait cours à l’époque. Les u sonnent donc comme dans notre langue et non « à l’italienne » comme l’habitude en a été prise ultérieurement.

La première partie du concert déploie la pompe un peu figée des Motets « pour diverses occasions » (Veni creator, O Bone Jesu, In circumcisione Domini) et deux pièces instrumentales dont une belle sonate avec un solo particulièrement virtuose de basse de violon que délivre avec panache Etienne Mangot.

Le ténor Sebastien Obrecht

(Photo J. Combalbert)

C’est néanmoins dans la seconde partie, consacrée aux Motets à la Vierge, que resplendissent de véritables trésors de sensibilité et de sensualité musicale. Le somptueux « Salve Regina à trois voix pareilles » révèle une écriture d’une beauté absolue.

Somptueux mélismes, douces dissonances habilement résolues, marient les voix de la plus émouvante manière. Il faut dire que les solistes sont à la hauteur de la tâche. Vincent Lièvre-Picard chante dans le parfait registre du haute-contre à la française, sans rupture aucune dans les passages du grave à l’aigu.

Le ténor Sébastien Obrecht impose son timbre riche et ample, alors que la belle voix de basse de Jean-Manuel Candenot équilibre parfaitement le trio.
Les mêmes plaisirs émergent du « Beata est Maria » et des « Litanies de la Vierge », alors qu’un balancement fervent anime le « Magnificat » final, comme un battement de cœur ou une ample respiration.

Un dernier Motet à la Vierge, d’un étonnant pouvoir expressif, est enfin joué en bis, pour satisfaire un public conquis.

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