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Menahem Pressler, l’invité prestigieux

Le prochain concert de la saison de l’Orchestre national du Capitole retrouve une légende du piano qui fête à cette occasion son quatre-vingt dixième anniversaire. Après une première collaboration en septembre 2012, Menahem Pressler renoue ainsi avec Tugan Sokhiev et la phalange toulousaine. Le 5 décembre, le prestigieux fondateur du Beaux Arts Trio sera le soliste du concerto n° 4 de Beethoven, un compositeur que Menahem Pressler a marqué de son empreinte profondément musicale. L’Orchestre, dirigé par Tugan Sokhiev, lui donnera une fois de plus la réplique, et jouera en outre l’ouverture d’Egmont, également de Beethoven, et l’un des grands poèmes symphoniques de Richard Strauss, Ein Heldenleben (Une Vie de héros).

Menahem Pressler, Tugan Sokhiev
et l’Orchestre national du Capitole lors d’une répétition de leur concert de septembre 2012 – Photo Classictoulouse –

Ses apparitions s’apprécient à l’aune de leur richesse musicale. Menahem Pressler, à la tête d’une carrière de près de soixante ans, est l’un des musiciens les plus brillants et les plus récompensés. Né en 1923 en Allemagne, il fuit le régime nazi en 1939 et émigre en Israël. Sa carrière internationale débute à San Francisco en 1946 lorsqu’il remporte le Premier prix de piano au Concours international Debussy. Le Berkshire Music Festival en 1955 marque les débuts de Menahem Pressler comme musicien de chambre, alors qu’il devient le pianiste du Beaux Arts Trio. Cette collaboration établit vite la réputation de Pressler comme l’un des musiciens de musique de chambre les plus appréciés du moment. Menahem Pressler restera le seul pianiste du Trio pendant près de 55 ans. Depuis de nombreuses années, il partage l’affiche avec les plus grands orchestres : Orchestre philharmonique de New York, Orchestre symphonique national (Washington), Orchestre de Cleveland, orchestres symphoniques de Chicago, San Francisco, Dallas et Pittsburg, Royal Philharmonic Orchestra, Orchestre de Paris, Orchestre national de Belgique, Orchestre du Gewandhaus de Leipzig (avec Kurt Masur)… En 2003/2004, le 80e anniversaire du pianiste est célébré par un récital à la Bibliothèque du Congrès à Washington et par une série de concerts intitulée « The Art of Menahem Pressler » le mettant à l’honneur au Metropolitan Museum de New York. Il célèbre ces jours-ci son 90ème anniversaire avec la même activité et la même ferveur.

Le quatrième concerto pour piano et orchestre de Beethoven reste probablement le plus intense et le plus original des cinq. Créé le 22 décembre 1808 par le compositeur lui-même, il témoigne d’une exceptionnelle liberté d’écriture et de ton. Son mouvement central, Andante con moto, représente en particulier un sommet d’émotion. Il sera donc précédé par l’ouverture d’Egmont, inspirée de la pièce éponyme de Goethe, pour laquelle Beethoven a également composé toute une musique de scène.

Avec Ein Heldenleben (Une vie de héros) Richard Strauss met un terme éclatant à la décennie durant laquelle le compositeur a porté l’art du poème symphonique à un niveau exceptionnel. L’œuvre fut donnée en première audition le 3 mars 1899 à Francfort sous la direction du compositeur. Constituée de six parties, elle s’avoue comme l’expression personnelle d’expériences vécues, le héros en question n’étant autre que Strauss lui-même. La richesse de son orchestration en fait un modèle d’épanouissement d’une formation symphonique.

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