Pour son dernier concert de la saison 2021-2022, l’Orchestre national du Capitole retrouve un chef qui a tissé avec ses musiciens une relation privilégiée. Le 17 juin prochain, Maxim Emelyanychev renouvelle donc ce contact joyeux et intense avec eux et avec un public qui admire la passion avec laquelle le jeune chef russe investit les répertoires les plus divers. Deux grandes pianistes aux destins liés, Katia et Marielle Labèque, s’investissent en sa compagnie dans une grande création musicale.
Rappelons que Maxim Emelyanychev a étudié au Conservatoire Tchaïkovski de Moscou avant d’obtenir de prestigieux prix internationaux au Concours Hans von Bülow en 2012 ou bien encore au Concours de clavecin Musica Antica en 2010. Car cet artiste complet s’intéresse à toutes les musiques. Il pratique aussi bien le clavecin que le piano ainsi que… le cornet à bouquin. Chef principal de l’orchestre baroque Il Pomo d’Oro, il entretient à sa tête une activité foisonnante, au concert comme à l’opéra. En parallèle, sa carrière de chef symphonique a pris son essor au plan international.
Sœurs et pianistes célèbres, Katia et Marielle Labèque, se produisent le plus souvent en duo à deux pianos ou à quatre mains. Formées en tant que solistes au CNSM de Paris, elles ne s’intéressent à ce répertoire à quatre mains et deux pianos qu’à la fin de leurs études, à l’âge de 17 et 19 ans. À la demande d’Olivier Messiaen, elles enregistrent leur premier disque avec les Visions de l’Amen sous la direction artistique. Du compositeur lui-même. Elles participent ensuite à de nombreux festivals de musique contemporaine. Au-delà du répertoire classique traditionnel, elles s’intéressent aujourd’hui à la musique contemporaine, au jazz, au ragtime, au flamenco, à la musique minimaliste, à la musique baroque sur instruments d’époque, voire à la pop ou au rock expérimental !
Elles créeront à Toulouse le Concerto pour deux pianos et orchestre du compositeur et pianiste américain Nico Muhly, dont la création mondiale a eu lieu le 6 juillet 2021 à la Philharmonie de Paris
Né en 1981 dans le Vermont, Nico Mulhy est considéré par Katia Labèque comme l’enfant terrible de la musique ! Le compositeur de musique minimaliste américaine Philip Glass est pour lui un véritable mentor. Le style d’écriture du parrain du minimalisme se retrouve en filigrane dans les créations du jeune homme. Ce double concerto, qui porte le sous-titre « In Certain Circles », est une commande de l’Orchestre de Paris. Dédiée aux sœurs Labèque, cette partition, structurée en trois mouvement, cite un petit fragment d’une pièce de Rameau, L’Enharmonique, et s’inspire de la tradition de musique baroque française.
Cette création sera entourée de deux œuvres célèbres du grand répertoire symphonique : la Symphonie n°8 « Inachevée » en si mineur, D. 759, de Franz Schubert et la Symphonie n°103 « Roulement de timbales » en mi bémol majeur, Hob. I : 103, de Joseph Haydn.