Concerts

Les couleurs de Messiaen

La journée de commémoration du centenaire de la naissance d’Olivier Messiaen organisée par le Théâtre du Capitole réunissait un bel aréopage de musiciens et de chanteurs.

Les pianiste Bertrand Chamayou et

Jonas Vitaud
(Photo David Herrero)

Indéniablement, le rôle du fil rouge de ces deux concerts du samedi 8 mars était brillamment tenu par Bertrand Chamayou. Participant à chacune des quatre partitions judicieusement choisies pour illustrer la très riche production musicale du compositeur, le jeune pianiste toulousain a magnifiquement accompli le marathon qui lui était imparti.

Dans les « Petites Esquisses d’oiseaux », sorte de chanson dont le babil du rouge-gorge tient lieu de refrain, Bertrand Chamayou exalte à la fois la virtuosité et l’imagination qui imprègne cette partition. Point de couleur locale du style « les oiseaux de nos campagnes », mais un éclatement des formes musicales, un somptueux déploiement de lumière et de couleurs.

L’admirable Sophie Koch, accompagnée de façon magique par… Bertrand Chamayou, se lance avec vaillance et maîtrise dans le redoutable cycle de mélodies « Poèmes pour Mi » qu’elle domine avec une intensité de walkyrie. La diction, l’éclat d’un timbre de bronze, la sensibilité sont ceux de la grande interprète qu’elle est.

La mezzo-soprano Sophie Koch

La soirée s’ouvre ensuite sur le vaste dialogue pianistique et mystique des « Visions de l’Amen ». Les pianistes Jonas Vitaud et… Bertrand Chamayou font miroiter ces évocations des deux Testaments, de la Création à la Consommation. Tantôt échanges contrastés, tantôt communion profonde, l’œuvre tend douloureusement vers son final, éblouissant tourbillon ascendant, tout éclaboussé de lumière.

Enfin, le Chœur et l’Orchestre du Capitole, sous la direction précise et habile de Patrick Marie Aubert, libèrent les éclatantes couleurs des « Trois petites Liturgies de la Présence divine ». Cette flamboyante partition, feux d’artifice aux couleurs éclatantes, combine la rigueur d’un chant souvent désincarné avec une incroyable richesse des timbres instrumentaux à laquelle l’onde Martenot apporte son élan

lyrique et le piano (mais oui, encore Bertrand Chamayou !) sa richesse rythmique.

Le Choeur et l’orchestre du Capitole dirigés par Patrick Marie Aubert

Un grand bravo à tous les interprètes. Le paradis n’est pas loin !

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