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Leif Ove Andsnes, le retour d’un grand artiste

Il connait bien maintenant le chemin de Toulouse. Invité régulier de la saison des Grands Interprètes, Leif Ove Andsnes poursuit une carrière exemplaire. Né à Karmøy en 1970 et formé au Conservatoire de Musique de Bergen ce passionnant pianiste norvégien a rapidement acquis une réputation de musicien profond « capable de grâce et d’introspection ». Il sera de nouveau présent à la Halle aux Grains pour un récital au programme riche et ouvert.

Le pianiste norvégien Leif Ove Andsnes (Photo Ealovega)

Andsnes a reçu les plus grands honneurs de la Norvège, il est nommé Commandeur de l’Ordre Royal Norvégien de St Olav et il reçoit en 2007 le prestigieux prix Peer Gynt, décerné par les membres du Parlement pour honorer des personnalités norvégiennes pour leur réussite politique, sportive ou culturelle. Il est Professeur à la Norwegian Academy of Music d’Oslo, Professeur Invité au Conservatoire National de Copenhague et Membre de l’Académie Royale de Musique de Suède. Ses apparitions en récital ou en concert avec orchestre constituent toujours un événement musical de première grandeur. Homme discret et pudique, il possède un sens de la profondeur musicale qui fait de chacune de ses interprétations un modèle de probité et d’intensité expressive. Le musicien reste toujours au service de l’œuvre qu’il aborde. Les nombreux enregistrements discographiques qu’il produit, soit en solitaire, soit avec orchestre, soit encore en tant que chambriste, constituent des modèles de véritable musicalité.

Il organise le programme de son récital toulousain de manière exemplaire. Deux sonates de Beethoven encadrent une plongée dans le romantisme et la modernité. La sonate n° 21 en ut majeur, dite « Waldstein », ou encore « L’Aurore » pour certain éditeur français, ouvrira la soirée sur les plus sublimes moments de musique. La dernière des 32 sonates, la fameuse opus 111 en ut mineur, considérée par Thomas Mann comme la somme des recherches pianistiques du compositeur et – formule devenue fameuse – comme son « adieu à la sonate », la conclura. Entre ces deux monuments beethovéniens, Leif Ove Andsnes jouera d’abord les quatre Ballades de l’opus 10 de Johannes Brahms, dont la première est inspirée du poème écossais particulièrement tragique « Edward » trouvé dans un recueil intitulé « Stimmen der Völker in ihren Liedern » (Les voix des peuples dans leurs chants) et compilé par Johann Gottfried Herder (1773). Enfin, il explorera le monde de l’atonalisme à la Schönberg, avec les Sechs kleine Klavierstücke (Six petites pièces pour piano) opus 19 du fondateur de la seconde Ecole de Vienne : un concentré de musique toujours aussi révolutionnaire.

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