L’Orchestre de Chambre de Toulouse convie ses abonnés et tous les mélomanes à une série de concerts hors normes. Les 16, 17 et 19 mai prochains, le programme musical, bien que consacré à Beethoven, promet des surprises étonnantes.
On pense tout connaître du compositeur emblématique de la plus célèbre des 9èmes symphonies. Il reste pourtant des aspects de son œuvre qui méritent de s’attarder plus avant. Ainsi, son concerto pour violon et orchestre, le plus fêté des grands concertos classico-romantiques, fait-il un peu d’ombre à ses deux Romances pour la même formation. Gilles Colliard a judicieusement choisi de rassembler dans un même programme ces trois seules œuvres consacrées par Beethoven au violon concertant.
Les musiciens du Quatuor Barbaroque, invités de l’Orchestre de Chambre de Toulouse
Les deux Romances pour violon et orchestre constituent une importante préparation au concerto. Publiées en 1803 et 1805, elles sont d’un caractère nettement différent, et cependant parentes comme des sœurs. La plus courte, la romance en sol majeur opus 40, est la plus dramatiquement agitée. La romance en fa majeur opus 50, maintenue dans une atmosphère plus lyrique et chantante, est équilibrée d’une manière semblable, construite sur un dialogue concertant.
La composition du concerto prend place entre les troisième et quatrième symphonies de Beethoven et s’avère contemporaine de celle de son quatrième concerto pour piano (1806). C’est une des œuvres les plus tendres qu’il ait composées. Le dédicataire de cette partition majeure est Stephan von Breuning. La première a lieu le 23 décembre 1806 au Theater an der Wien, sous l’archet de Franz Clement, célèbre violoniste de l’époque. Il semble que l’achèvement de son écriture ait précédé de peu le concert, obligeant même le soliste à faire du déchiffrage en direct… Le succès fut très moyen car la partition fut jugée trop peu virtuose comparée par exemple aux concertos de Niccolò Paganini. La postérité a modifié cette appréciation en la considérant comme l’une des plus fortement expressive de cette formation.
Gilles Colliard a convoqué pour l’occasion un instrumentatrium inattendu dans ce répertoire. Aux cordes de l’Orchestre de Chambre se joindront ainsi les musiciens du Quatuor Barbaroque constitué de Gilles Raymond, tympanon, Alain Territo, bandonéon, Patrick Mathis, orgue mécanique et Didier Capeille, contrebasse. Dans ce programme Beethoven, ce quatuor imaginatif s’attribuera alors les parties destinées par le compositeur aux instruments à vent. C’est Gilles Colliard lui-même qui sera le soliste de ces trois partitions majeures.