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Le Requiem de Mozart et sa légende

Ton Koopman - Photo Hans Morren -

La partition sacrée probablement la plus populaire pour sa part de mystère sera au programme de deux concerts de l’Orchestre national du Capitole, les 26 et 27 octobre prochains. Associée à la Suite pour orchestre n°3 de Johann Sebastian Bach et au Concerto pour mandoline et orchestre de Johann Nepomuk Hummel, l’exécution du Requiem de Mozart amène à Toulouse un grand chef, grand claviériste (clavecin et orgue) et musicologue passionné, de la génération « baroqueuse », le Hollandais Ton Koopman.

Œuvre majeure et emblématique, la messe de Requiem conserve une part importante de son mystère. Le Requiem de Mozart fait partie de ces œuvres qui traversent le temps, laissant à chaque époque une trace et des influences sur la pensée musicale du moment. Les circonstances mystérieuses qui ont présidé à sa commande auprès du compositeur déjà malade ont participé à la légende selon laquelle Mozart composa là son propre Requiem. Dès les années qui suivirent la mort du compositeur, la diffusion de cette messe des morts trouva un essor considérable.

C’est au cours du mois de juillet 1791 que Mozart reçut la commande d’un Requiem de la part d’un intermédiaire du comte Franz von Walsegg. Il semble bien que ce dernier souhaitât ainsi honorer la mémoire de son épouse défunte, laissant penser qu’il serait l’auteur de cette messe. Mais au fur et à mesure que la composition avançait, la santé de Mozart se dégradait. Et à sa mort, le 5 décembre 1791, la partition est restée inachevée.

Constance, la veuve de Mozart, confia la tâche de terminer le Requiem à d’autres compositeurs, principalement des élèves de Mozart. Joseph Eybler, puis Franz Xaver Süßmayr s’attachèrent à compléter la partition. Ultérieurement, d’autres compositeurs ont apporté leur contribution à l’achèvement de l’œuvre. C’est néanmoins la version de Süßmayr qui est le plus souvent choisie par les interprètes. Ce sera le cas de l’exécution toulousaine sous la direction de Ton Koopman.

Né à Zwolle le 2 octobre 1944, le Néerlandais Ton Koopman est à la fois organiste, claveciniste, chef de chœur et chef d’orchestre. Élève de Gustav Leonhardt, Ton Koopman, a étudié la musicologie, l’orgue et le clavecin au conservatoire d’Amsterdam. Il a fait ses débuts de chef d’orchestre et s’est vite passionné pour les musiques des XVIIe et XVIIIe siècles. Il a toujours fondé sa démarche de musicien sur l’interprétation sur instruments d’époque et sur une recherche musicologique visant à retrouver les pratiques d’interprétation originales des œuvres qu’il travaille. En 1969, il a créé son premier ensemble baroque Musica Antiqua Amsterdam avec Marie Leonhardt comme premier violon, puis en 1979, l’Amsterdam Baroque Orchestra auquel se joindra en 1993 le Chœur baroque d’Amsterdam.

Julien Martineau – Photo Kathy Sebbah –

A l’occasion de ces deux concerts des 26 et 27 octobre, Ton Koopman dirigera l’Orchestre national du Capitole et le Chœur de l’Opéra national du Capitole, chef de chœur Gabriel Bourgoin. Les quatre chanteurs solistes seront la soprano Elisabeth Breuer, la mezzo-soprano Lara Morger, le ténor Kieran White et le baryton Benjamin Appl.

L’exécution du Requiem sera précédée de celle de deux œuvres complémentaires : la Suite pour orchestre n°3 en ré majeur, BWV 1068 de Johann Sebastian Bach et le Concerto pour mandoline et orchestre en sol majeur, S 28 de Johann Nepomuk Hummel. Le soliste du concerto sera le bien connu et apprécié mandoliniste Julien Martineau, diplômé du Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris et professeur au Conservatoire de Toulouse. Julien Martineau, qu’il n’est plus besoin de présenter dans sa ville d’adoption, est l’un des rares mandolinistes à mener une belle carrière internationale comme soliste.

Serge Chauzy

Programme des concerts donnés les 26 et 27 octobre 2023 à la Halle aux Grains de Toulouse :

  • J. S. Bach : Suite pour orchestre n°3 en ré majeur, BWV 1068
  • J. N. Hummel : Concerto pour mandoline et orchestre en sol majeur, S 28
  • W. A. Mozart : Messe de Requiem en ré mineur, KV 626

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