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Le pianiste et compositeur Fazil Say est l’invité des Grands Interprètes

Fazil Say - Photo Marco Borggreve -

De retour à Toulouse après une longue absence, Fazil Say présentera, le 22 avril prochain à la Halle aux Grains, un programme musical particulièrement ouvert. Entre Debussy et Schubert, le pianiste anatolien jouera quelques-unes de ses propres œuvres inspirées aussi bien de Bach et de Mozart que du monde du jazz.

Fazıl Say est né en 1970 à Ankara. Son père, Ahmet Say, était auteur et musicologue, sa mère, Gürgün Say, pharmacienne. Enfant prodige, il fut capable de calculs complexes dès l’âge de deux ans. Son père, ayant découvert qu’il jouait la mélodie Ah ! vous dirai-je, maman sur une flûte de fortune sans formation préalable, a fait appel à Ali Kemal Kaya, un hautboïste et ami de la famille. À l’âge de trois ans, Fazil Say commence ses cours de piano sous la tutelle du pianiste Mithat Fenmen.

Il a écrit sa première pièce – une sonate pour piano – en 1984, à l’âge de quatorze ans, alors qu’il était étudiant au Conservatoire d’Ankara. Elle fut suivie, dans cette première phase de son développement, par plusieurs œuvres de musique de chambre sans numéro d’opus, dont Schwarze Hymnen pour violon et piano et un concerto pour guitare. Il a désigné par la suite comme opus 1 une des œuvres qu’il a jouées lors du concert qui lui a valu les Young Concert Artists Auditions à New York : les Quatre Danses de Nasreddin Hodja (1990). Cette œuvre présente déjà essentiellement les caractéristiques significatives de son style personnel : une structure de base rhapsodique, proche de la fantaisie, un rythme variable, souvent proche de la danse, une impulsion motrice continue et vitale et une richesse d’idées mélodiques qui remontent souvent à des thèmes de la musique traditionnelle de Turquie et de ses pays voisins. À cet égard, Fazıl Say s’inscrit dans une certaine mesure dans la tradition de compositeurs comme Béla Bartók, George Enescu et György Ligeti, qui se sont également inspirés du riche folklore musical de leur pays. Il a attiré l’attention internationale avec la pièce pour piano Black Earth, op. 8 (1997), dans laquelle il emploie des techniques rendues populaires par les œuvres pour piano préparé de John Cage.

Fazil Say investit ensuite les grandes formes orchestrales. Il compose des œuvres pour solistes, chœur et orchestre qui reprennent parfois la tradition de compositeurs comme Carl Orff. En plus de l’instrumentarium européen moderne, il utilise également fréquemment et délibérément dans ces compositions des instruments de sa Turquie natale, notamment les tambours kudüm et darbuka et la flûte à roseau ney.

Au cours du programme musical qu’il présentera lors du concert du 22 avril prochain, le pianiste associe à quelques grandes pièces de Claude Debussy notamment extraites du Livre 1 des Préludes, un ensemble de ses propres partitions. Le concert se conclura avec la toute dernière des sonates de Franz Schubert, la n°23, en si bémol majeur, D.960, achevée le 26 septembre 1828.C’est la dernière composition de grande envergure écrite par Schubert, qui mourut deux mois plus tard.

Serge Chauzy

Programme du concert donné le 22 avril 2024 à 20 h à la Halle aux Grains de Toulouse

– Préludes – livre I (1909/10) : Les sons et les parfums tournent dans l’air du soir, La Fille aux cheveux de lin, La Cathédrale engloutie, La danse de Puck, Minstrels

Clair de lune extrait de la Suite bergamasque

  • F. Say

– Kara Toprak (Black Earth) pour piano, opus 8

– Ballades – Ses, Nazım, opus 12

– Yeni hayat (New Life), Sonate pour piano, opus 99

  • F. Schubert

– Sonate n°23, en si bémol majeur, D.960

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