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Le Messie de Haendel pour célébrer à Toulouse la fête de Noël

Insula Orchestra et le Chœur Accentus dirigés par Laurence Equilbey - Photo Julien Benhamou -

Le 20 décembre prochain, l’association Les Grands Interprètes invite le célèbre ensemble vocal et orchestral qui rassemble Insula Orchestra et le Chœur Accentus sous la direction de Laurence Equilbey. Considéré comme l’oratorio des oratorios, Le Messie, du plus britannique des compositeurs allemands, Georg Friedrich Haendel, sera au programme de cette soirée festive.

Laurence Equilbey joue un rôle important dans le développement de l’approche « historique » de l’interprétation musicale. Elle a passé son enfance à Fribourg-en-Brisgau (Forêt-Noire) avec des parents mélomanes qui chantent dans une chorale. À onze ans, quand elle revient à Paris, elle commence à apprendre le piano, puis, pensionnaire à la Maison d’éducation de la Légion d’honneur, elle joue de la guitare et de la flûte et chante. Elle entre au Conservatoire de Paris dans la classe de le compositrice franco-américaine Betsy Jolas, tout en suivant des études supérieures à la Sorbonne. Elle continue sa formation à Vienne et en Scandinavie − notamment auprès d’Eric Ericson, de Jorma Panula − et à Londres, avec Denise Ham et Colin Metters.

En 1991, Laurence Equilbey fonde à Paris le Chœur de chambre Accentus avec lequel elle remporte un succès important. Cet ensemble vocal se consacre à la promotion de la musique a cappella et de l’oratorio, principalement autour des répertoires allant du milieu du XVIIIe siècle à la musique contemporaine. En 1995, elle crée le Jeune Chœur de Paris (JCP), un nouveau chœur pour jeunes entre 16 et 24 ans qui gagne en 1999 le concours du Florilège vocal de Tours, et la deuxième place du concours Guido d’Arezzo.

Enfin, elle crée en 2012 l’ensemble Insula orchestra qui joue sur instruments d’époque et interprète la musique du siècle des Lumière. Elle déclare alors : « Il me semble essentiel de rendre justice à cette musique en l’interprétant sur les instruments les plus proches de ceux qui l’ont vu naître. Pour atteindre cet objectif, les instruments d’époque et la pratique d’exécution de musiciens rompus aux styles qui ont précédé me semblent très précieux. »

Laurence Equilbey – Photo Antoine Saito –

Avec le chœur Accentus et l’Insula Orchestra, Laurence Equilbey dirigera, le 20 décembre prochain le plus célèbre des oratorios sacrés, Le Messie (Messiah, HWV 56) de Georg Friedrich Haendel. Composé à Londres en 1741 pour chœur, solistes vocaux et orchestre, cette œuvre a été créée le 13 avril 1742 lors d’un gala de charité à Dublin. Ecrit sur un livret en anglais de Charles Jennens inspiré de la Bible, Le Messie est l’une des œuvres les plus populaires de Haendel avec ses suites orchestrales Water Music (Musique sur l’eau) et Music for the Royal Fireworks (Musique pour les feux d’artifice royaux).

Le succès de la création fut retentissant. La demande de billets était telle qu’on avait sommé les messieurs de « renoncer à porter leur épée » et les dames de venir « sans robe à paniers » afin de ménager de la place et augmenter ainsi la recette « destinée aux œuvres charitables ».

L’œuvre est divisée en trois parties, compilées depuis l’Ancien et le Nouveau Testaments. La première partie évoque les prophéties de l’Incarnation du Christ, de l’Annonciation et de la Nativité. La deuxième illustre les Lamentations du prophète Jérémie, les Psaumes et relate la Passion, la Résurrection et l’Ascension du Christ. Elle se conclut par le célébrissime Hallelujah ! La troisième et dernière partie, la plus courte, se présente comme une réflexion sur le rôle rédempteur du Christ, la vie l’emportant définitivement sur la mort (dans l’optique de Saint Paul, largement mis à contribution ici).

Dès 1784, soit vingt-cinq ans après la mort du musicien, on fait exécuter le Messie à l’Abbaye de Westminster par 275 instrumentistes et 300 choristes, tandis qu’en 1883 des interprétations au Crystal Palace rassemblent plus de 400 exécutants ! Cette tradition, victorienne et grandiloquente, perdurera de longues années.

La version originale qui sera présentée à Toulouse bénéficie d’un quatuor de chanteurs solistes de tout premier plan composé de la soprano Sandrine Piau, du ténor Stuart Jackson, du contre-ténor Paul-Antoine Bénos-Djian et de la basse Alex Rosen.

Un grand moment en perspective, bien d’actualité !

Serge Chauzy

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