Ce mardi 21 octobre à la Halle aux Grains, les clubs Rotary de Toulouse et de ses environs présentaient un grand concert organisé au profit de l’association ASEI pour ses projets d’inclusion et de solidarité en faveur des enfants et jeunes adultes atteints de Troubles du Spectre de l’Autisme. La jeune et dynamique violoniste Marie Cantagrill et son Orchestre de Chambre d’Ariège en étaient les acteurs.
Devant une assistance motivée, les responsables des différentes institutions à l’origine de cette manifestation présentent les actions menées pour aider les enfants concernés par ces troubles. L’A.S.E.I. (Association pour la sauvegarde des enfants invalides), reconnue d’utilité publique, a pour objet l’accompagnement, l’éducation, l’insertion des personnes en situation de handicap et des personnes dépendantes et fragilisées. A l’occasion de cette manifestation musicale, elle est aidée par les différents clubs Rotary de la région toulousaine.

Michel Sanegre, pour le comité d’organisation du concert accueille chaleureusement le public, ainsi que les représentants des institutions, associations, entreprises et artistes qui ont permis l’organisation de cette soirée.
L’Orchestre de chambre d’Ariège fait enfin son apparition, suivi par sa fondatrice, la violoniste Marie Cantagrill. Ce soir-là quelques musiciens des pupitres de cordes de l’Orchestre national du Capitole intègrent cette belle formation pleine d’énergie. Le choix de l’œuvre centrale de la soirée n’est autre que l’une des partitions les plus célèbres du répertoire, « Les Quatre Saisons » d’Antonio Vivaldi. Ces quatre concertos pour violon et cordes, extraits du recueil Il Cimento dell’Armonia e dell’Inventione, ont été créés voici exactement 300 ans. Cet anniversaire est ici présenté par Marie Cantagrill, la soliste de la soirée. Elle choisit avec perspicacité d’évoquer pour chaque saison le sonnet correspondant, probablement écrit par Vivaldi lui-même. Chaque poème décrit le déroulement des saisons. Sur la partition, le compositeur précise les correspondances avec les poèmes, explicitant même certains détails (aboiements de chien, chants d’oiseaux : coucou, tourterelle, pinson…).

A la tête de son orchestre, la violoniste confère à l’œuvre un relief et une vitalité remarquables. En quelque sorte, quatre saisons épicées ! Les descriptions évoquées par les poèmes sont habilement traduites par la musique dont les contrastes sont soulignés parfois jusqu’à une souriante caricature ! Ainsi, dans L’Hiver, les musiciens ne se privent pas de taper des pieds (en rythme bien sûr) comme pour se réchauffer des frimas !
Cette vitalité et les déploiements virtuose du jeu de la soliste sont acclamés avec ferveur.

Un complément musical tout aussi virtuose est ensuite offert au public avec Les Airs bohémiens (Zigeunerweise) du grand violoniste espagnol Pablo de Sarasate (1844-1908). L’œuvre est basée sur des thèmes populaires roumains et hongrois et, dans la dernière section, les rythmes sont ceux des csárdás. Marie Cantagrill ne s’économise pas dans cette effervescence contrastée et virtuose au plus haut point.
Une ovation debout salue la performance. Au point que les musiciens offrent en bis la célébrissime Danse hongroise n°5 de Johannes Brahms, prolongeant ainsi l’atmosphère « tsigane ». Un deuxième bis calme les déploiements virtuoses. Oblivion, d’Astor Piazzolla, conclut la soirée avec sérénité.
Serge Chauzy
Programme du concert :
- Antonio Vivaldi : Les Quatre Saisons
- Pablo de Sarasate : Les Airs Bohémiens (Zigeunerweise)