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Le grand retour de Tugan Sokhiev à Toulouse avec Chostakovitch

Tugan Sokhiev - Photo Marco Borggreve -

Le 12 mars prochain, les musiciens de l’Orchestre national du Capitole retrouvent le chef qui les a longtemps accompagnés comme directeur musical. Le lien qui s’est tissé entre eux trouve son expression spécifique dans l’œuvre symphonique de Dmitri Chostakovitch. Nombreuses ont été les œuvres du grand compositeur russe abordées au cours des précédentes saisons. Il s’agira cette fois de l’une des partitions les plus intenses, les plus fortes, sa Symphonie n° 7 « Léningrad ».

Lors de sa dernière venue à Toulouse comme chef invité, Tugan Sokhiev avait confié l’émotion qu’il ressentait en retrouvant la ville rose et l’orchestre dont il a été si longtemps le directeur musical : « J’ai l’impression d’être de retour à la maison […] Je suis fier de Toulouse et de tout ce que j’ai pu faire pour la ville, avec un formidable public et des musiciens extraordinaires », déclara-t-il. Interrogé sur son activité professionnelle, Tugan Sokhiev a indiqué qu’il n’a cessé de travailler après son départ de Toulouse, notamment à Salzbourg, Munich et Rome. Son agenda est bien rempli sans qu’il ait l’intention de s’attacher à un orchestre en particulier.

Tugan Sokhiev partage son temps entre le répertoire symphonique et lyrique, et dirige, dans le monde entier, les formations symphoniques les plus prestigieux comme les Orchestres Philharmoniques de Vienne, de Berlin, de New York, de Munich, du Royal Concertgebouw, les grands orchestres symphoniques comme ceux de Boston, Chicago, NHK, le Philadelphia Orchestra, l’Accademia Nazionale di Santa Cecilia de Rome et le Deutsches Symphonie-Orchester, dont il a été le chef principal entre 2012 et 2016.

Son lien avec l’œuvre de Chostakovitch reste primordial. Avec la Symphonie n° 7 « Léningrad », Tugan Sokhiev aborde l’une des partitions les plus dramatiques et les plus ambigües des quinze symphonies écrites par le compositeur. Composée en 1941-1942, pendant le siège de la ville, cette Symphonie est dédiée par Chostakovitch à sa ville natale, assiégée pendant 900 jours par l’Allemagne nazie. Environ un tiers de la population urbaine d’avant la guerre a été tuée.

Dmitri Chostakovitch prévoyait de faire créer sa symphonie par l’Orchestre philharmonique de Léningrad. Mais, en raison du siège, l’ensemble des musiciens est évacué de la ville, ainsi que le compositeur lui-même. La première mondiale de cette Symphonie s’est déroulée le 5 mars 1942 à Kouïbychev avec l’Orchestre du Théâtre Bolchoï. La première exécution à Léningrad a finalement été jouée le 9 août 1942 par les musiciens survivants de l’Orchestre symphonique de la Radio de Léningrad, renforcés par des militaires. Ce jour-là, des hauts parleurs l’ont diffusée dans toute la ville. Néanmoins, cette œuvre suscite deux lectures : Léningrad résistant face à l’envahisseur nazi pendant le siège, ou minée par le stalinisme.

Tugan Sokhiev et Dmitri Chostakovitch, l’événement est important !

Serge Chauzy

Programme du concert donné le 12 mars à 20 h à la Halle aux Grains de Toulouse :

  • D. Chostakovitch : Symphonie no 7 en ut majeur, op. 60, dite « Léningrad »

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