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Le dernier Mahler

Les œuvres ultimes du grand Gustav Mahler constituent la riche substance du concert que l’Orchestre National du Capitole donne le 11 novembre prochain. Das Lied von der Erde, autrement dit Le Chant de la Terre, et l’Adagio de la 10ème symphonie couronnent une production symphonique qui, si elle a mis du temps à s’imposer dans le monde, a acquis l’adhésion souvent passionnée d’un très large public.

Le chef d’orchestre espagnol Juanjo Mena

– Photo Ahlburg –

Le chef d’orchestre espagnol d’origine basque, Juanjo Mena, est à cette occasion, pour la première fois, l’invité de la phalange toulousaine. Après avoir été directeur artistique de l’Orchestre symphonique de Bilbao (1999-2008) et chef principal invité du Théâtre Carlo Felice à Gênes (2007-2010), Juanjo Mena vient de prendre ses fonctions de chef principal du BBC Philharmonic Orchestra. Il est également chef principal invité de l’Orchestre Philharmonique de Bergen (2007-2013). Invité des grands orchestres internationaux, comme les Philharmonies d’Oslo, de Dresde, de Los Angeles, l’Orchestre national de France, l’Orchestre de la RAI de Turin, ou encore les orchestres symphoniques d’Indianapolis, de Boston, Baltimore, Houston, Chicago et l’Orchestre de Philadelphie, il s’investit également dans la direction d’opéra. Il dirigeait récemment Eugène Onéguine à Gênes, Les Noces de Figaro à Lausanne et Billy Budd à Bilbao.

Deux solistes importants se joignent à l’orchestre pour l’exécution du Chant de la Terre. Robert Dean Smith, outre le fait qu’il est l’un des rares heldentenor de sa génération, fréquemment invité au festival de Bayreuth, est devenu un habitué de la scène toulousaine sur laquelle il a notamment incarné l’Empereur de La Femme sans ombre en 2006 et le rôle-titre d’André Chénier en 2009. Il sera donc l’interprète des trois lieder héroïques du cycle mahlérien.

Native des Pays-Bas, la mezzo-soprano Christianne Stotijn complètera la distribution avec notamment le bouleversant final intitulé de manière prémonitoire Der Abschied (L’Adieu). A la suite de ses études auprès d’Udo Reinemann, puis de Janet Baker, Sara Walker, Jard van Nes, elle a travaillé avec Claudio Abbado, Vladimir Jurowski, Kurt Masur, Rene Jacobs, Daniele Gatti, Charles Dutoit… et surtout Bernard Haitink qui fut l’une des personnalités ayant le plus influencé sa carrière ; elle a notamment chanté sous sa direction Das Lied von der Erde avec le London Symphony Orchestra.

Le ténor américain Robert Dean Smith

– PhotoPulse –

La mezzo-soprano néerlandaise

Christianne Stotijn

Das Lied von der Erde, qualifié de « symphonie pour ténor, alto (ou baryton) et grand orchestre » fut composé par Gustav Mahler d’après un recueil de poèmes chinois traduit par Hans Bethge et intitulé La Flûte chinoise. Il s’agit d’une suite de six lieder interprétés successivement par les deux chanteurs solistes. Les textes furent revus par Mahler selon son habitude. Quant à sa 10ème symphonie, le compositeur ne put achever que l’orchestration du premier mouvement, un Adagio poignant. Une maladie de cœur entraînant sa mort l’empêcha de compléter la symphonie. Les esquisses des quatre autres mouvements ont permis une reconstitution orchestrale de la part de plusieurs musiciens, le plus célèbre étant Deryck Cooke. Seul l’Adagio sera joué lors du concert toulousain du 11 novembre.

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