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La première invitation à Toulouse de Kristjan Järvi

Le prochain concert de l’Orchestre national du Capitole bénéficie de la venue à Toulouse d’un chef en pleine ascension. Kristjan Järvi appartient à une famille d’origine estonienne entièrement dédiée à la musique. Son père Neeme et son frère aîné Paavo sont également des chefs d’orchestre réputés. Sa sœur Maarika est flûtiste.

Le chef d’orchestre Kristjan Järvi, invité de l’Orchestre national du Capitole

– Photo Peter Rigaud –

Les fonctions de conseiller artistique de l’Orchestre de chambre de Bâle et de fondateur et directeur musical du New York Absolute Ensemble, amènent Kristjan Järvi à pratiquer un répertoire musical particulièrement large et divers. Pédagogue dynamique et entreprenant, il est le fondateur et le directeur musical du Baltic Youth Philharmonic (BYP), phalange en passe de devenir un carrefour musical et éducatif pour l’ensemble des Pays baltes. Parmi les projets pour 2012 figure le lancement du Baltic Philharmonic Orchestra, un orchestre à plein temps destiné aux diplômés du BYP. Très demandé comme chef invité, Kristjan Järvi se produit régulièrement à Londres à la tête du London Symphony Orchestra. Il dirige également la Staatskapelle de Dresde, les orchestres symphoniques de la Radio bavaroise, de la Radio de Francfort, de Washington, de Sydney, de la NHK, l’Orchestre du Gewandhaus de Leipzig, le City of Birmingham Symphony Orchestra, l’Orchestre national de France…

Le programme de son concert toulousain reflète bien l’esprit d’ouverture musicale qui est le sien. The Chairman Dances (« Les Danses du Président ») du compositeur américain d’aujourd’hui John Adams ouvrent ce concert. Datant de 1986 cette œuvre répond à la demande de l’Orchestre symphonique de Milwaukee. Elle est liée à l’opéra que John Adams composait à cette époque « Nixon in China ». Selon les mots du compositeur : « La musique ne constitue pas une partie de l’opéra, mais plutôt une pièce à part entière, purement musicale, pour évoquer l’image irrésistible du jeune Mao Tsé-toung dansant le fox-trot avec sa maîtresse Chiang Ch’ing, ancienne reine de films de série B et future Madame Mao, âme de la Révolution culturelle et figure honnie de la “bande des quatre” ».

David Minetti, clarinette solo de l’Orchestre national du Capitole, sera le soliste du concerto de Copland

La musique des Chairman Dances appartient à la période minimaliste et répétitive du compositeur. Ponctuée d’inflexions de jazz stylisé, elle possède un rythme haletant et une orchestration colorée. The Chairman Dances furent créées par l’Orchestre symphonique de Milwaukee le 31 janvier 1986, sous la direction de Lukas Foss.

Le Concerto pour clarinette d’Aaron Copland (1900-1990), composé en 1948 et dédié au clarinettiste Benny Goodman, sera interprété en soliste par David Minetti, clarinettiste solo de l’Orchestre du Capitole. Un musicien dont on connaît bien la grande musicalité et la finesse expressive. L’œuvre s’organise en deux mouvements séparés par une cadence : le premier contient l’une des mélodies pastorales les plus inspirées du compositeur et se déploie sur un imposant accompagnement au lent tempo de valse. Le second est un véritable feu d’artifice jazzy.

Le Concerto pour orchestre, de Béla Bartók conclura ce beau programme. Composé en 1943 à Saranac Lake, au nord de New York, où l’Association des compositeurs américains offrait l’hospitalité au musicien émigré, il s’agit là d’une commande de Serge Koussevitzky, directeur de l’Orchestre de Boston. Malade, Bartók met néanmoins toutes ses forces dans sa composition. Avec ses nombreuses réminiscences et ses évocations de danses hongroises, le compositeur fait de ce « concerto de l’exil » une œuvre qui touche immédiatement un large public. La création, triomphale, a lieu le 1er décembre 1944 au Carnegie Hall de New York, par les commanditaires de l’œuvre.

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