La « Hohe Messe », cette mythique Messe en si mineur de Johann Sebastian Bach, ouvre donc, le 12 octobre prochain à 20 h 30 à la Halle-aux-Grains, la saison des Grands Interprètes. Elle appartient également à la programmation du 12ème Festival Toulouse les Orgues. Cette œuvre emblématique du père spirituel de la musique occidentale est devenue au fil des siècles un véritable monument incontournable de la musique sacrée, de la musique tout court.
Sa genèse constitue pourtant pour les musicologues un véritable casse-tête. Cette messe n’a jamais été exécutée du temps de Bach telle qu’on la joue aujourd’hui. Elle est le résultat d’un amalgame de plusieurs sections composées sur des périodes nettement séparées. De récentes découvertes montrent qu’elle a été conçue lors de trois périodes différentes : 1724, 1733 et 1747-1749.
C’est en 1724 qu’est joué pour la première fois ce qui deviendra le Sanctus de cette messe. Puis, en 1733 Bach envoie les premières esquisses d’une Messe (Kyrie et Gloria) à « Son Altesse Royale et son Altesse Sérénissime le Prince Electeur de Saxe », Friedrich August II qui vient d’accéder au trône de Pologne. Peu à peu, l’adjonction des autres épisodes complètera la partition actuellement connue.
Le chef d’orchestre Ton Koopman (photo Jaap van de Klomp)
Telle qu’elle est aujourd’hui, il est difficile de dire s’il s’agit d’une messe catholique ou d’une célébration luthérienne. Dans sa globalité, elle appartient au culte catholique romain, alors que chaque morceau pris séparément semble relever de l’Eglise évangélique. Une œuvre fondamentalement œcuménique.
Les interprètes de ce premier concert de la saison sont des spécialistes incontestables de ce répertoire. Il s’agit de l’Amsterdam Baroque Orchestra et de l’Amsterdam Baroque Choir, deux phalanges fondées respectivement en 1979 et en 1993 par le Néerlandais Ton Koopman. Organiste et claveciniste de grand renom, Ton Koopman est à l’origine, avec d’autres artistes, de la grande révolution qu’a connu l’exécution de la musique baroque dans les années 60-70. L’un de ses derniers défis a consisté à enregistrer entre 1994 et 2004 l’intégrale des cantates de Bach, c’est-à-dire quelques deux cents partitions pour chœur et instruments.
Les quatre solistes vocaux du concert toulousains sont la soprano Marieke Steenhoek, l’alto Lestyn Davies, le ténor Jörg Dürmüller et la basse Klaus Mertens.