Concerts

Intimité baroque

Les musiques des cours européennes contemporaines de Louis XIV savaient s’abstraire de la solennité « Grand Siècle ». Le concert donné le 29 janvier dernier par l’ensemble Les Passions en la chapelle Sainte-Anne en fournissait un bel exemple.

Etienne Mangot, violiste virtuose

(© J. Combalbert )

Trois musiciens seulement étaient réunis pour illustrer la musique de chambre qui se créait dans les grandes capitales européennes visitées par des compositeurs itinérants.

Du Saxon Georg Friedrich Haendel, devenu musicien officiel de la cour d’Angleterre, la sonate en ré mineur pour flûte à bec et basse continue ouvre la soirée. L’opéra vibre et palpite en filigrane derrière cette succession de mouvements contrastés. Un largo déclamatoire, un vivace animé et orné précèdent un furioso agité et haletant auquel succède une alternance de pièces de caractères opposés. Jean-Marc Andrieu, bien que blessé à l’épaule, tient avec panache la partie de flûte, secondé en cela par l’archet virtuose d’Etienne Mangot, à la viole de gambe, et par les lumineuses guirlandes de Yasuko Uyama-Bouvard au clavecin.

Suivent deux sonates brillantes, mais bourrées d’idées et de sensibilité, de l’Italien Domenico Scarlatti émigré à la cour d’Espagne. Yasuko Uyama-Bouvard en souligne la finesse et l’imagination musicale.

Avec François Couperin, le style change. Et l’interprète quitte d’ailleurs le clavecin italien pour jouer un splendide instrument français aux sombres couleurs. Sur un Prélude pour clavecin, suivi du 3ème Concert Royal s’établit une conversation à trois d’où émergent nostalgie méditative et imitation pastorale.

Après une sérieuse sonate pour flûte à bec et basse continue de Francesco Barsanti, lui aussi émigré à Londres, Etienne Mangot se lance dans une incroyable sonate pour viole de gambe seule du hollandais Johannes Schenk, pièce intitulée « L’Echo du Danube ». Eblouissante partition qui développe une polyphonie complexe à un seul instrument. Un grand bravo à l’interprète pour sa virtuosité profondément musicale.

Une belle sonate en trio de Georg Philipp Telemann, pleinement complémentaire pour les trois voix conclut le programme qui sera prolongé par deux pièces (française et anglaise) jouées en bis pour la plus grande joie du public.

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