Concerts

Harmonies baroques

« La Divina Armonia » avait choisi, pour son concert toulousain des Arts Renaissants du 5 mars dernier, d’explorer le cœur de la période baroque.
Ce très bel ensemble s’est constitué autour du claveciniste et organiste Lorenzo Ghielmi qui le dirige de son clavier. Stefano Barneschi et Isabella Bison, violons, Krishna Nagaraja, alto, Marco Testori, violoncelle, et Vanni Moretto, contrebasse, se sont adjoint le concours de deux solistes, le flûtiste Jan de Winne et la soprano Camille Poul.

L’organiste, claveciniste et directeur artistique de « La Divina Armonia », Lorenzo Ghielmi et la violoniste Isabella Bison (Photo Vico Chamla)

De Baldassare Galuppi à Johann Sebastian Bach, en passant par Giovanni Battista Pergolesi et Georg Friedrich Haendel, l’art baroque resplendit au travers d’un programme particulièrement bien composé et bien défendu. L’ensemble instrumental déploie un raffinement sonore qui marie vitalité rythmique et imagination musicale : beauté de l’ornementation, science évidente du phrasé animent chaque pièce dans son arbre généalogique.

Le Concerto a quattro, de Galuppi, né du silence, avance avec vigueur vers sa brillante conclusion, alors que grâce et tendresse président au déroulement du concerto pour flûte traverso de Pergolesi auquel Jan de Winne confère un charme sonore irrésistible.

Le concerto en la majeur pour clavecin et cordes de Bach souligne la grande musicalité de Lorenzo Ghielmi qui réalise un parfait équilibre entre la vitalité rythmique inextinguible de la partition et la richesse polyphonique des lignes mélodiques. Le dialogue instrumental fonctionne ici à merveille.

Enfin, le timbre riche et clair, le parfait vibrato de la soprano Camille Poul illustre l’art orné de Haendel : deux arias d’opéra (Alcina et Giulio Cesare), et le « Fiamma bella » de la cantate « Arresta il passo ». La virtuosité de Camille Poul sert d’abord le pouvoir expressif qui alterne colère, extase, tristesse et joie. Il ne manque à la belle et jeune soprano qu’un contrôle plus maîtrisé des aigus presque toujours trop éclatants.

Enfin, dans la cantate profane « Non sa que sia dolore » composée par Bach pour sa séparation d’avec son ami Johann Matthias Gesner, tous les talents se trouvent réunis. La flûte traverso de Jan de Winne mène la danse avec une profonde poésie et Camille Poul habille son chant d’une belle émotion.

Cette émotion se retrouve encore multipliée dans le bis consacré à la célèbre aria du « Rinaldo » de Haendel « Lascia ch’io pianga »…

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