Concerts

Guitares plurielles !

L'ensemble des élèves de l'ARPG et ses représentants - Photo - Classictoulouse -

Le troisième concert de la belle saison de Toulouse Guitare invitait deux artistes qui se complètent de façon particulièrement harmonieuse : le guitariste et compositeur Atanas Ourkouzounov, originaire de Bulgarie, et la flûtiste japonaise Mie Ogura. En outre, ce même dimanche 22 janvier à 17 h, l’auditorium Saint-Pierre des Cuisines recevait également un véritable orchestre de jeunes guitaristes pour une première partie exceptionnelle.

Un public nombreux, curieux et chaleureux n’a pas hésité à attendre, dans le froid de cette fin d’après-midi hivernale, l’ouverture des portes de l’auditorium Saint-Pierre des Cuisines. Une double motivation animait cette foule bon enfant : la venue du célèbre duo Ourkouzounov et celle des jeunes guitaristes de l’A.R.P.G., l’Association Régionale des Professeurs de Guitare.

On connait bien maintenant la tradition établie par Thibaut Garcia qui consiste à ouvrir chaque concerts de la saison qu’il a fondée avec l’intervention d’un ou d’une jeune guitariste en formation. Ce dimanche, c’est un véritable orchestre d’une soixantaine de jeunes musiciens qui envahit le plateau de l’auditorium. Toulouse Guitare a décidé de s’associer avec l’A.R.P.G. (Association Régionale des Professeurs de Guitare) pour offrir à ses jeunes adhérents l’occasion de rencontrer un public sensibilisé. Précisons que cette association, créée en 2012, regroupe et fédère des élèves et des professeurs de différentes écoles de musique de la région.

Les élèves de l’ARPG dirigés par Thibaut Garcia – Photo Classictoulouse –

C’est donc par cette intervention spectaculaire présentée par Thibaut Garcia et les responsables de l’association que s’ouvre ce concert dominical. Certaines des pièces musicales présentées sont dirigées par Thibaut Garcia qui ajoute ainsi une corde à son arc ! L’ « Hommage à Ennio Morricone » (avec interventions vocales !) de Mathias Duplessy est suivi d’une curieuse évocation descriptive de la pluie, signée du Cubain Leo Brouwer. « Partial Eclipse », de l’Australien Richard Charlton, puis une très évocatrice « Young guitarists on western story » de Pierre-Paul Rudolph précèdent le 1er mouvement de la belle suite « Palladio » du Gallois Karl Jenkins. Ce beau panorama qui rassemble cette foule d’élèves heureux et concentrés, est abondamment ovationné.

La flûtiste Mie Ogura et le guitariste Atanas Ourkouzounov – Photo Classictoulouse –

Flûte et guitare

Les deux grands professionnels que sont la flûtiste Mie Ogura et le guitariste Atanas Ourkouzounov succèdent donc à cette première partie animée. Le programme qu’ils présentent se distingue par une variété de styles particulièrement ouverte. Leurs interventions se caractérisent par une remarquable complicité musicale. La limpidité du jeu du guitariste fait écho à la grande liberté de celui de la flûtiste. Mie Ogura conjugue en effet toutes sortes de modes de souffle. Cette pratique ouverte se manifeste dès l’arrangement réalisé par les interprètes de deux « tubes » de George Gershwin, « I love you Porgy », extrait de Porgy and Bess, et « I got rhythm ». Les deux artistes offrent ensuite leur propre arrangement des fameuses « Danses Populaires Roumaines » composées par Béla Bartók pour diverses instrumentations.

Suivent deux compositions des interprètes eux-mêmes. De Mie Ogura, « Eternal Kaval » est une sorte d’hommage à un instrument traditionnel issu des Balkans, le kaval, sorte de flûte en bois. Belle élégie aux accents jazzy ! D’Atanas Ourkouzounov, la suite en trois mouvements intitulée « Colorful sketches » (Esquisses colorées) s’inspire de la musique populaire bulgare.

C’est une pièce du compositeur et accordéoniste bulgare Petar Ralchev, « Lazar’s Dance » que le duo joue ensuite dans son propre arrangement. Cette partition élaborée, comme improvisée, déroule avec finesse sa structure en trois mouvements contrastés.

C’est sur un arrangement de la chanson des Beatles signée Lennon/McCartney et révisée par Chick Correa, « Eleanor Rigby », que se conclut ce programme composite, au bon sens du terme. L’accueil chaleureux que le public lui réserve incite les musiciens à offrir deux bis, l’un d’inspiration bulgare, l’autre de filiation japonaise. Une belle répartition des hommages…

Serge Chauzy

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