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Eblouissant Mandarin !

L’avant-dernier concert d’abonnement de l’Orchestre du Capitole associait Brahms et Bartók sous la direction de Tugan Sokhiev devenu récemment Directeur Musical de cette phalange qui n’attendait que cela. Ce 14 juin dernier, dans une Halle-aux-Grains pleine à craquer, le public attentif et curieux fit un triomphe aux musiciens et à leur chef. Il faut dire qu’une ferveur toute particulière animait les exécutions des deux œuvres majeures inscrites au programme.

Tugan Sokhiev acclamé par le public et les musiciens à la fin du concert

La troisième symphonie de Brahms, qui ouvre la soirée, complète l’intégrale orchestrale du grand compositeur allemand que Tugan Sokhiev a entamée lors de ses débuts à la tête de l’Orchestre du Capitole. Une fois de plus, les musiciens répondent immédiatement aux moindres sollicitations de leur chef, animent cette partition majeure de leurs contributions individuelles, mises au service d’une volonté ferme, d’une conception intelligente et sensible de l’œuvre. Le souffle héroïque qui parcourt cette exécution s’accompagne d’un raffinement extrême du détail. Lignes mélodiques, phrasés subtils sont intégrés à la grande courbe. Aux contrastes dramatiques de l’Allegro initial succèdent les splendides échanges instrumentaux de l’Andante. Tugan Sokhiev met en évidence avec art les solos instrumentaux du Poco allegretto : cor somptueux, hautbois poétique et admirable clarinette. Le final se construit dans la grandeur pour s’achever sur un émouvant apaisement.

Avec la suite op. 19 du Mandarin Merveilleux, de Bela Bartók, le propos est tout autre. Les vagues successives de rythme, de couleurs, les élans sublimes prennent l’auditeur à la gorge dès les premières mesures. Tugan Sokhiev insuffle à cette partition sulfureuse et contrastée une énergie, un dynamisme implacables. Les images se succèdent comme sur un écran. Les timbres sont libérés comme des bêtes sauvages. La précision diabolique de l’exécution souligne la force expressive du drame. Chaque musicien se dépasse. Encore une fois, la clarinette de David Minetti charme et inquiète, le cor de Jacques Deleplancque domine et tout le pupitre de trombones éblouit par sa virtuosité et l’âpreté de ses sonorités. Quant aux cordes, elles brûlent d’intensité. Une véritable tempête sonore !

Un cadeau particulier précédait cette interprétation mémorable, celle des Images Hongroises, du même Bartók. Cinq miniatures d’une prodigieuse intelligence musicale que Tugan Sokhiev dirige avec la légèreté de ton, l’humour qui conviennent.

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