Deux musiciens en pleine ascension sont les invités du concert du 22 mai prochain, dans le cycle Grands Interprètes : le violoniste Renaud Capuçon et la pianiste Khatia Buniatishvili. Représentant la nouvelle vague des jeunes interprètes, ils proposent un programme original qui associe des musiques d’Europe de l’Est signées Bartok et Enesco, à l’une des sonates pour violon et piano les plus jouées de tout le répertoire, l’opus de César Franck.
Né à Chambéry en 1976, Renaud Capuçon étudie au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris avec G. Poulet et V. Reynolds, puis avec T. Brandis à Berlin et I. Stern. En 1998 C. Abbado le choisit comme Konzertmeister du Gustav Mahler Jugendorchester ce qui lui permet de parfaire son éducation musicale. Il collabore depuis avec les plus grands chefs et orchestres du monde comme le Philharmonique de Berlin avec Bernard Haitink, le Los Angeles Philharmonic avec Gustavo Dudamel et Andris Nelsons, l’Orchestre Philharmonique de Radio France avec M.-W. Chung, le Philadelphia Orchestra avec Charles Dutoit, l’Orchestre du Capitole de Toulouse avec Tugan Sokhiev…
L’été prochain, il sera au Festival de Salzburg ainsi qu’au Festival du Hollywood Bowl.
Il est le fondateur et directeur artistique du nouveau Festival de Pâques d’Aix-en-Provence.
Renaud Capuçon joue le Guarneri del Gesù « Panette » (1737) qui a appartenu à Isaac Stern, acheté pour lui par la Banque Suisse Italienne (BSI).
Le violoniste Renaud Capuçon
– Photo F. Darmigny –
Le talent extraordinaire de la pianiste géorgienne Khatia Buniatishvili, née le 21 juin 1987 à Tbilissi est reconnu dès l’enfance. A six ans, elle se produit pour la première fois en soliste avec un orchestre. Elle est ensuite invitée à jouer en Suisse, aux Pays-Bas, en France, en Allemagne, en Belgique, en Italie, en Autriche, en Russie, en Israël et aux États-Unis. Khatia n’aime pas être considérée comme une enfant prodige ; la virtuosité en tant que telle ne l’intéresse pas. Elle s’enthousiasme avant tout pour les pianistes des générations précédentes : Serge Rachmaninov, Sviatoslav Richter et Glenn Gould et admire sa « pianiste favorite », Martha Argerich.
« Le piano est le plus noir des instruments, dit-elle. Un symbole de solitude musicale » auquel le pianiste lui-même doit s’habituer. « Je dois être psychologiquement forte et oublier la salle si je veux partager tout cela avec le public ». Khatia Buniatishvili collabore régulièrement avec les orchestres de la BBC et jouera prochainement avec l’Orchestre Symphonique de San Francisco, l’Orchestre de Paris, l’Orchestre Philharmonique de Munich avec Paavo Järvi.
La pianiste Khatia Buniatishvili – Photo Julia Wesley –
Ces deux personnalités hors norme seront les interprètes de la Sonate n°2 pour violon et piano de Béla Bartók, pièce imprégnée de cet « esprit d’instabilité » tonale cher au compositeur, de la Sonate n°3 pour violon et piano en la mineur du Roumain Georges Enesco, l’un des chefs-d’œuvre emblématiques du musicien, et de la fameuse Sonate pour violon et piano en la majeur, du Belge César Franck, qui inspira Marcel Proust pour sa Sonate de Vinteuil de A la Recherche du temps perdu.