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Concert découverte

Noël encore et toujours n’en finit pas d’être célébré en musique. Lors de son concert du 21 décembre dernier sous les voûtes de Saint-Pierre des Cuisines l’Orchestre de Chambre de Toulouse rassemblait des œuvres très diverses dont le seul point commun était l’initiale du nom du compositeur, trois H bien affirmés.

Haendel, baroque avant tout, occupait la majeure partie du programme avec d’abord deux de ses célèbres Concerti Grossi, le n° 3, en mi mineur, et le n° 7, en si bémol majeur. Deux suites de danse où règnent la rhétorique, les échanges, les dialogues multiples entre pupitres, entre instruments.

Gilles Colliard, de son archet volontaire et ferme, adopte une démarche vive et rythmée, pleine de contrastes en un jeu animé de questions et réponses. Les danses extraites de la suite n° 3 du Water Music, prolongent ce panorama baroque du jeu musical avec la présence du clavecin de Samuel Crowther pour le continuo.

En écho, la fin de ce programme révélait un compositeur également célèbre au Royaume Uni, Gustav Holst, dont la célébrité repose sur une seule partition, « Les Planètes », à l’éblouissante et vaste orchestration. Sa « Saint Paul Suite », pour cordes, jouée ici, révèle un musicien original et raffiné. Musique de danse, encore, qui excelle dans l’imitation. Un carillon sous-tend l’Ostinato, alors qu’un Intermezzo orientalisant ouvre la voie au Final tout imprégné de mélodies typiquement britanniques, comme l’éternel « Greensleeves ».

La découverte majeure de ce concert fut néanmoins celle de la jeune violoncelliste Noémi Boutin, soliste du concerto en do majeur de Joseph Haydn. L’œuvre forte et belle de cet inventeur génial de nouvelles formes musicales fait appel à toutes les ressources techniques, musicales et expressives de l’instrument. Noémi Boutin y déploie une sonorité d’une belle chaleur, ainsi qu’un éventail de nuances impressionnant. Eloquence et tendresse, virtuosité sans faille construisent une interprétation de premier plan. L’Andante Cantabile de Tchaïkovski qu’elle offre en bis témoigne du profond lyrisme de son jeu. A n’en pas douter, voici une artiste à suivre !

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