Le prochain concert de la saison des Clefs de Saint-Pierre possède un caractère particulier. Comme son titre l’illustre bien, il s’interroge sur le lien qui existe entre compositeur et interprète. Et la pratique de l’improvisation apporte probablement une partie de la réponse.
Le compositeur, pianiste et improvisateur Karol Beffa (Photo P. Nin)
Le 17 mars, à 20 h, en l’auditorium de Saint-Pierre des Cuisines, seront réunis quatre musiciens de l’Orchestre du Capitole : Mary Randles et Olivier Amiel, violons, Domingo Mujica, alto, Benoît Chapeaux, violoncelle, et le pianiste compositeur, Karol Beffa, qui accomplit actuellement une résidence auprès de l’orchestre toulousain.
Trois étapes sont programmées au cours de la soirée. Tout d’abord, les cordes joueront le quatuor à cordes n° 3 de Mohamed Makni. D’origine tunisienne, Mohamed Makni est violoniste au sein de l’Orchestre du Capitole depuis plus de vingt ans. Sa double culture arabo-européenne enrichit ses compositions dont le nombre dépasse déjà la centaine.
Karol Beffa se soumettra ensuite à l’exercice fructueux mais périlleux de l’improvisation pianistique. La particularité de cette pratique réside dans le fait que les thèmes de ces improvisations seront demandés au public. Ces thèmes peuvent être de tout ordre : musical, littéraire, pictural… Karol Beffa s’expose alors totalement à un véritable suspense musical, puisque rien n’est prévu d’avance : « L’un des enjeux des improvisations sur des thèmes proposés par le public est de donner une matérialité musicale à des thématiques qui en sont parfois un peu éloignées ».
Enfin, tous les musiciens réunis joueront une œuvre trop rarement entendue, le quintette avec piano de Louis Vierne. Célèbre compositeur de musique d’orgue et organiste lui-même, Vierne développe un langage d’un grand lyrisme qui mérite la diffusion de sa musique de chambre.