Au XVIIIe siècle, à Leipzig, la musique sacrée possédait sa maison monumentale, la prestigieuse et un peu austère cathédrale Saint-Thomas. En revanche, c’est dans la rue Sainte-Catherine que Gottfried Zimmermann accueillait sa clientèle cultivée, dans le café qui portait son nom, pour de mémorables séances de musique profane. Chaque semaine, des concerts y étaient présentés par les musiciens du Collegium Musicum, fondé par Georg Philipp Telemann. De 1729 à 1739, cette institution fut dirigée par Johann Sebastian Bach. Cantates profanes et toutes sortes de musiques instrumentales y étaient ainsi entendues.
Musiciens de l’ensemble « Café Zimmermann »
Venus de Leipzig ou même de Dresde, de nombreux artistes s’y produisaient, animant ainsi une intense vie musicale. Bach et ses fils, Telemann, bien sûr, mais également de nombreux autres compositeurs écrivaient leurs partitions pour ce lieu de bouillonnement créatif.
En référence à ces rencontres conviviales, le violoniste Pablo Valetti et la claveciniste Céline Frisch ont fondé en 1998 un ensemble instrumental à géométrie variable qu’ils ont baptisé « Café Zimmermann ». De cinq à vingt-cinq musiciens composent cet ensemble qui peut s’adjoindre des solistes vocaux.
Onze musiciens seront ainsi présents à Toulouse, le 16 décembre prochain, dans le cadre de la saison des Arts Renaissants. A 20 h 30, en l’église Saint-Aubin, sous la direction de Pablo Valetti, ils présenteront un riche programme consacré à Bach père. Le Concerto Brandebourgeois n° 4 et le concerto pour clavecin et cordes BWV 1055 sont inscrits au programme ainsi que les deux Cantates du mariage « Weichet nur, betrübte Schatten » et « O, holder Tag ».
La soliste de ces deux cantates sera la soprano belge Sophie Karthäuser. Collaborant souvent avec les principaux ensembles de musique ancienne, elle consacre une part importante de ses activités à la mélodie. Elle a ainsi remporté en 2003 à Londres le Prix du public au Wigmore Hall Song Contest, l’un des plus prestigieux concours de mélodies. Elle a abordé avec un grand succès le répertoire mozartien (Pamina, Susanna…) sans délaisser pour autant la musique baroque dans laquelle elle excelle.