Concerts

Accordone, l’hommage au Prince

La saison des Arts Renaissants se poursuit le 26 février avec un concert d’exception. Les invités de l’ensemble Accordone représentent une entité unique autour d’un double pivot constitué du chanteur Marco Beasley et du claveciniste et compositeur Guido Morini. Admiratifs tous deux des plus grands polyphonistes et soucieux de redonner ses lettres de noblesse à la musique italienne de la Renaissance au début du XVIIIe siècle, ils s’appuient sur une recherche musicologique méticuleuse de l’interprétation au regard des traités de l’époque. Parallèlement, ils réfléchissent à la nécessité de repenser le concert « comme un événement à la fois musical et théâtral ».
Entourés d’un petit groupe de musiciens aux violons, à la viole, au violoncelle et au théorbe, ces deux artistes imaginent de véritables spectacles embrassant un répertoire varié : de la tradition orale caractéristique du sud de l’Italie à la musique populaire et sacrée. Peuvent se mêler alors, au cours d’un même concert, arrangements, compositions contemporaines et pièces héritées des compositeurs d’un passé prestigieux.

Marco Beasley et l’ensemble Accordone

Marco Beasley et Guido Morini ont fondé l’Ensemble Accordone en 1984, animés par leur passion commune : l’approche musicologique de l’interprétation et la musique vocale italienne de la Renaissance au début du XVIIIe siècle. Lo Tasso Napolitano fut leur premier programme avec une forte vocation théâtrale. C’est alors qu’est né le style d’Accordone : le concert est vécu comme un événement à la fois musical et théâtral. Vox Clamans in solitudine rencontra un grand succès : l’originalité de ce programme fut d’assembler des textes et des musiques de différents lieux, époques et traditions, alors que les concerts étaient tous plus ou moins monographiques. Fidèles à l’esprit du XVIIIe siècle en matière d’interprétation, Marco Beasley et Guido Morini privilégient une sorte de « concert théâtral », où le chanteur devient un véritable personnage. Par ailleurs, ils ont choisi de donner à chaque instrument un rôle précis, avec un « arrangement » de la « basse continue » en suivant les descriptions faites dans les traités de l’époque. Enfin, comme dans les chapelles musicales d’antan, Accordone crée un répertoire nouveau à l’intention de ses propres concerts.

Le spectacle musical Solve e Coagula, présenté le 26 février prochain au salon rouge du musée des Augustins de Toulouse, prend la forme d’un opéra de chambre. Composée par Guido Morini sur un texte de Marco Beasley, l’œuvre est dédiée à Raimondo di Sangro, VIIe prince de San Severo, philosophe, chercheur et inventeur, écrivain et éditeur, alchimiste et premier Grand Maître de la Maçonnerie Napolitaine.

Comme le présente Guido Morini lui-même : « Solve e Coagula clôt idéalement la trilogie musicale d’Accordone consacrée à Naples. Après avoir exploré le grand héritage de la cantate du XVIIIe siècle, imprégnée de théâtralité et de sagesse instrumentale, qui fut un modèle et une source d’inspiration dans toute l’Europe, nous avons consacré un programme à la musique populaire transmise oralement de père en fils, donnant la parole à une tradition musicale parmi les plus riches du bassin méditerranéen. »

Ce titre, que l’on pourrait traduire littéralement par « résoudre et coaguler » évoque, selon un principe premier d’alchimie, le passage symbolique des ténèbres à la lumière, de la mort à la vie.

Dans une atmosphère teintée de mystère et de beauté, le déroulement musical de l’œuvre nous invite à suivre le parcours « iconographique » conçu et réalisé par Raimondo di Sangro dans la crypte de la Chapelle San Severo de Naples, où sont conservées plusieurs œuvres d’artistes italiens du XVIIIe siècle dont les« Machines Anatomiques Humaines ».

Programmé en création mondiale au Festival de Salzbourg en mai 2009, Solve e Coagula sera donc présenté pour la première fois à Toulouse.

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