Le 7 avril prochain, Tugan Sokhiev et l’Orchestre national du Capitole présentent un programme de cette belle musique française du début du 20ème siècle qui constitue la marque de la phalange toulousaine. Le concert est en outre dédié à un grand compositeur russe récemment disparu, Boris Tishchenko, dont le Concerto pour harpe sera également joué. L’entente cordiale musicale franco-russe fonctionne au mieux.
Tugan Sokhiev © Frédéric Maligne
Le compositeur Boris Tishchenko
Boris Tishchenko, né en 1939, est décédé le 9 décembre 2010 à Saint-Pétersbourg. Il est venu en France en novembre 2009, à l’occasion de la création française de son Quatrième Quatuor, en présence de sa dédicataire Irina Chostakovitch, veuve du compositeur dont Tishchenko fut l’élève et l’ami. C’est Irina Donskaya, harpiste virtuose et veuve de Boris Tishchenko, qui sera à Toulouse la soliste du Concerto pour harpe, écrit en 1977, alors que le compositeur était déjà l’auteur de nombreuses partitions symphoniques. Ce concerto est d’une écriture originale, en particulier pour le rôle important qui est dévolu aux vents, ainsi qu’au piano, et où les cordes sont traitées par grandes masses.
Cette œuvre à découvrir sera précédée de l’émouvante suite Pelléas et Mélisande, musique de scène écrite en 1898 par Gabriel Fauré pour une représentation en langue anglaise à Londres de la pièce éponyme de Maurice Maeterlinck. Ce célèbre drame, qui inspira également Claude Debussy et Arnold Schönberg fut publié en 1900, et créé en 1901 par l’Orchestre Lamoureux dirigé par Camille Chevillard.
La version orchestrale des Valses nobles et sentimentales, de Maurice Ravel, suivra la création de Tishchenko. Initialement composée en 1911 pour le piano, cette élégante partition porte en exergue une citation du poète Henri de Régnier : « …le plaisir délicieux et toujours nouveau d’une occupation inutile ». Le titre en a été choisi en hommage à Franz Schubert, auteur vers 1823 de deux recueils de valses baptisées précisément : Valses nobles et Valses sentimentales.
C’est avec Albert Roussel, compositeur autant que marin, et la 2ème suite de son somptueux ballet Bacchus et Ariane que s’achèvera la soirée. L’orchestration rutilante, la richesse d’un rythme irrésistible, font de cette partition un véritable chef-d’œuvre de son temps dans la lignée du ballet Daphnis et Chloé de Ravel.