Johannes Brahms est l‘unique compositeur au programme du concert que vient donner à Toulouse, dans le cadre de la saison Grands Interprètes, l’Orchestre de Paris, sous la direction du chef estonien Paavo Järvi, avec le concours du pianiste américain Nicholas Angelich. Une ouverture, un concerto et une symphonie brossent ainsi le portrait de l’un des grands créateurs romantiques du monde germanique.
Héritier de la Société des Concerts du Conservatoire fondée en 1828, l’Orchestre de Paris donne son concert inaugural en novembre 1967 sous la direction de Charles Munch. Après le décès de son père fondateur, la direction musicale de l’Orchestre sera confiée successivement à Herbert von Karajan, sir Georg Solti, Daniel Barenboim (qui dote l’orchestre d’un chœur amateur permanent en 1976), Semyon Bychkov, Christoph von Dohnányi et Christoph Eschenbach. Paavo Järvi est Directeur musical depuis la saison 2010/2011 et son contrat a été prolongé jusqu’en 2015/2016. L’orchestre inscrit son répertoire dans le droit fil de la tradition musicale française affirmée dès la Société des Concerts du Conservatoire en jouant un rôle majeur au service du répertoire des XXe et XXIe siècles à travers l’accueil de compositeurs en résidence, la création de nombreuses œuvres (Xenakis, Berio, Dusapin, Dalbavie, Manoury, Saariaho, Stroppa, Takemitsu, etc.) et la présentation de cycles et de programmes exceptionnels consacrés aux figures tutélaires de la musique française du XXe siècle (Messiaen, Dutilleux, Boulez, etc.).
Le chef estonien Paavo Järvi
– Photo Julia Bayer –
Le pianiste américain Nicholas Angelich
– Photo Stephane de Bourgies –
Paavo Järvi est né à Tallinn (Estonie) en 1962. C’est auprès de son père, Neeme Järvi, qu’il découvre le monde musical. Il commence par étudier la percussion, puis la direction d’orchestre. Une prise de position en faveur de la liberté artistique vaut à sa famille de nombreux tracas politiques qui la conduisent à quitter l’Estonie pour les États-Unis en 1980. Il poursuit ses études au Curtis Institute of Music de Philadelphie, au Los Angeles Philharmonic Institute avec Leonard Bernstein. Paavo Järvi accède ensuite à ses premières responsabilités : directeur musical du Malmö SymfoniOrkester (1994-1997), premier chef invité du Royal Stockholm Philharmonic Orchestra (1995-1998) ainsi que du City of Birmingham Symphony Orchestra (1996-1999). La décennie 2000 a vu sa carrière s’accélérer. En 2001, il prend la direction musicale du Cincinnati Symphony Orchestra qu’il n’a quittée qu’en 2011, le titre de chef émérite lui ayant été décerné en reconnaissance du travail accompli. Il est également directeur musical du Hessische Rundfunk Sinfonieorchester de Francfort depuis 2003. En 2004, il est devenu directeur artistique de la Deutsche Kammerphilharmonie de Brême. Il a été nommé Chef principal de l’Orchestre symphonique de la NHK à partir de la saison 2015/2016.
Né aux Etats Unis en 1970, Nicholas Angelich donne son premier concert à 7 ans et entre à 13 ans au Conservatoire National Supérieur de Paris et étudie avec Aldo Ciccolini, Yvonne Loriod, Michel Beroff. Il travaille aussi avec Marie-Françoise Bucquet, Leon Fleisher, Dmitri Bashkirov et Maria João Pires. En 1989, Nicholas Angelich remporte à Cleveland le 2ème Prix du Concours International Robert Casadesus et en 1994, le 1er Prix du Concours International Gina Bachauer. Sous le parrainage de Leon Fleisher, il reçoit en Allemagne le prix des jeunes talents du « Klavierfestival Ruh ». Grand interprète du répertoire classique et romantique, il s’intéresse également à la musique du XXème siècle. En mai 2003, il fait ses débuts avec le New York Philharmonic et Kurt Masur. Toujours sous sa direction, mais avec l’Orchestre National de France, il effectue une tournée au Japon. Dès lors, il partage équitablement ses activités entre le récital, le concert symphonique et la musique de chambre.
Nicholas Angelich sera à Toulouse le soliste du vaste concerto n° 1, composé en 1858 par le jeune Brahms, inhibé par l’ombre tutélaire de Beethoven. Sorte de symphonie (qui n’ose pas dire son nom) avec piano obligé, ce concerto fut très mal accueilli à sa création et dut attendre le soutien de Clara Schumann pour connaître enfin le succès qu’il mérite. Paavo Järvi dirigera en outre l’Ouverture pour une fête académique, op. 80, et la Symphonie n°1 en ut mineur, op. 68.