Danse

Coppélia, l’illusion de la vie

Avec près de 900 représentations à l’Opéra de Paris depuis sa création en 1870, Coppélia bat largement cet autre standard qu’est Giselle dans sa permanence à l’affiche de notre première scène nationale.

Autant dire que nous retrouvons, sur la magnifique partition de Léo Delibes, le Corps de Ballet dans son arbre généalogique. D’ailleurs, en ce 2 janvier 2007, ce dernier démontre avec une fantastique assurance toute la complicité qui le lie aux mystérieuses expériences de l’étrange savant Coppélius.

C’est en 1996 que Patrice Bart, chorégraphe, va créer, pour l’Opéra de Paris, sa vision de Coppélia, avec la complicité, pour les décors et les costumes, d’Ezio Toffolutti, une vision qui renoue avec l’atmosphère « d’inquiétante étrangeté » que l’on trouvait dans le conte d’Hoffmann des origines et qui, ici, flirte avec le monde de Murnau.

Les reprises de cette version, avec la complicité de l’Orchestre Colonne sous la direction de Koen Kessels, donnaient à Mélanie Hurel (première danseuse) l’occasion de s’incarner dans cette Swanilda/Coppélia qui fera vaciller la raison du savant fou, une Swanilda rayonnante de jeunesse, de piquant, de témérité, d’insouciance aussi.

Avec Frantz, son amoureux un temps éconduit, nous retrouvons le splendide Hilarion des dernières Giselle : Karl Paquette, un premier danseur dont chaque apparition confirme l’autorité et la maîtrise dans un art difficile en même temps que son profond engagement dramatique.

Face à lui, José Martinez (étoile) déployait avec sérénité et magnificence un immense talent alliant tout à la fois souplesse, rigueur, tension, vibration, pour faire vivre un personnage (Coppélius) petit cousin du Dr Frankenstein, conjuguant la fragilité de la folie à la puissance du Mal.

Avant de terminer, une mention spéciale pour le pas de quatre du 1er acte, superbement coordonné et interprété par Mallory Gaudion, Christophe Duquenne et Simon Valastro (sujets) et Sébastien Bertaud (coryphée), un pas délicat s’il en est, dominé à des hauteurs vertigineuses !

Partager

La tornade « Norina » embrase le Château du Saillant
Le Festival de la Vézère mettait à son programme l’un des plus éclatants chefs-d’œuvre de l’opera buffa : Don Pasquale
Une folle journée mozartienne au Festival de la Vézère
Les rendez-vous précieux de la troupe Diva Opera
L’insupportable procès d’un intime secret 
Vers ces rivages sombres dont s’échappent des hurlements douloureux
Une Tosca sur des sommets
Un quatuor d’exception pour un enregistrement qui ne l’est pas moins
La vidéo de l’impensable
Ce qu’ils vont voir va changer le cours de leur vie
Une infernale et machiavélique invitation
Un thriller d’une virtuosité époustouflante