Après une ouverture de saison où la grammaire classique était à l’honneur avec le très réussi « Corsaire », Kader Belarbi nous propose, en renouvelant sa collaboration avec Maguy Marin, un répertoire beaucoup plus contemporain, en reprenant deux des ballets de la chorégraphe toulousaine et une œuvre de Kader Belarbi, mais, cette fois-ci, au Théâtre Garonne, toujours dans cette perspective de « délocalisation » qui avait commencé la saison dernière à St Pierre des Cuisines.
Le programme débutera avec Salle des Pas Perdus que Kader Belarbi créa en 1997 pour les danseurs de l’Opéra de Paris. Ce ballet, inspiré par un poème de Louis Aragon, sur une musique de Serge Prokofiev, veut, selon le chorégraphe, montrer « une humanité en panne » à travers ces quatre personnages qui traînent leurs valises et leurs souvenirs tout au long de la pièce.
Maguy Marin © Michel Cavalca
Kader Belarbi © David Herrero
Suivront Grosland et Eden de Maguy Marin. Les 2ème et 3ème Concertos Brandebourgeois de Bach servent de fil conducteur à Grosland, une œuvre drôle et triste à la fois qui met en scène vingt danseurs et danseuses revêtus de costumes qui leur donnent une silhouette bien différente de celle, traditionnelle, des danseurs classiques. Le propos de la chorégraphe ici est de dénoncer le culte du paraître et de l’esthétisme à tout prix dont fait preuve la société actuelle en rejetant les corps « autres », qui ne répondent pas aux canons en vigueur…
Eden (Duo), lui, semble revenir aux sources de l’humanité, au mythe originel d’Adam et Eve, mettant en scène le corps à corps d’un homme et d’une femme qui se liant et se déliant, dans un bruit de nature hostile, se parlent et nous parlent. Et c’est également une véritable prouesse chorégraphique pour les danseurs, la danseuse ne touchant jamais le sol tout au long des 13 minutes que dure le ballet.
Autour de ces spectacles une rencontre avec les deux chorégraphes aura lieu le 13 décembre à 18 h, au théâtre Garonne (entrée libre). Un cours de danse ouvert au public sera donné le 14 décembre, à 12 h 15, toujours au théâtre Garonne.