Danse

Deux Etoiles pour un ballet mythique

Au même titre que la non moins célèbre Bayadère, Don Quichotte fait partie des trésors du répertoire du Ballet de l’Opéra de Paris. Il offre deux rôles en or, quelques seconds emplois significatifs et une partition pour le Corps de ballet propre à le mettre largement en valeur.

Ludmila Pagliero (Kitri) dans un somptueux grand jeté – Photo Julien Benhamou –

C’est donc dans une version signée Rudolf Noureev, d’après Marius Petipa qui en fit plusieurs adaptations à la fin du 19ème siècle dans sa patrie d’adoption, la Russie, que revit pour nous L’Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche. L’épisode choisi par le chorégraphe marseillais est celui qui met en scène les amours de la belle Kitri et de son barbier d’amoureux Basile. Rudolf Noureev règle ce ballet pour l’Opéra de Paris en 1981 et, faut-il dire, celui-ci n’a plus quitté l’affiche à ce jour. A la fin des actuelles reprises, le cap de la 200ème représentation sera franchi ! Comment ne pas être conquis par les magnifiques décors d’Alexandre Beliaev et les costumes somptueux d’Elena Rivkina, la musique de Ludwig Minkus, dans un arrangement de John Lanchbery, dirigé ici par Kevin Rhodes, et cette succession frénétique de solos, de pas de deux (ah ! celui du dernier acte, quel monument), d’ensembles dans lesquels la danse de caractère nous plonge au cœur de l’Espagne et de ses rythmes ? Succès garanti.

Mais ce ballet a aussi, en dehors de l’attrait immédiat pour le public, un certain nombre d’exigences. Et pas des moindres. Ce sont des interprètes au fort potentiel qui doivent être distribués dans les deux rôles principaux. Ce soir, c’est la Kitri de Ludmila Pagliero, Etoile, qui va tomber dans les bras du Basile de Mathieu Ganio, Etoile également. La maîtrise technique de celle qui fut nommée après une Bayadère en 2012 n’est plus à souligner, si ce ne sont les superbes équilibres qui firent frissonner de bonheur un public déjà prêt à lui faire une ovation au dernier acte. Formidablement gracieuse et d’une musicalité accomplie, elle domine ce rôle délicat avec une émotion constante. C’est dans ce Don Quichotte que Mathieu Ganio rejoignait en 2004 le rang des Etoiles de l’illustre compagnie. Mais, ce soir, son Basile n’explose pas. Dès son entrée, un brin hésitante, on le sent sur la défensive. Rien de catastrophique évidemment à ce niveau-là, mais nous connaissons assez ce merveilleux danseur pour savoir de quoi il est par ailleurs capable.

L’Espada d’Alexis Renaud (Sujet), de même que La Danseuse de rue de Sarah Kora Dayanova (Sujet) et La Reine des Dryades de Laura Hecquet (Sujet) animent avec intensité les courtes scènes qui leur sont dévolues. Le Corps de ballet est dans son arbre généalogique. On frôle la perfection avec, en plus, de la vibration et du sentiment. Un régal !

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