Pour ce second programme de la saison Kader Belarbi nous offre deux entrées au répertoire et une de ses créations pour le Ballet du Capitole.
« Frictions » voilà un titre quelque peu singulier pour un spectacle de ballet.
Etranges voisins, pendant les répétitions © David Herrero
Il faut l’entendre ici dans le sens à la fois de « frottement » et de « conflit ». Le souhait de Kader Belarbi est de nous démontrer que des univers a priori inconciliables, aussi bien en danses, en musiques ou en atmosphères peuvent se rencontrer. Des univers qui à travers les accords et désaccords de sons et des corps, arrivent finalement à se rencontrer.
La première œuvre au programme est la nouvelle création de Kader Bélarbi, « Etranges voisins ». Vivaldi et la musique électroacoustique, première « friction », sur laquelle brode le chorégraphe pour nous entraîner dans une dualité homme-animal, où les danseurs confrontent leur sensibilité avec la sensibilité animale dans une relation physique qui leur fera ressentir et interpréter leur ressemblance avec l’animal.
Nous retrouverons Vivaldi et la musique électroacoustique avec « La Stravaganza » un ballet d’Angelin Preljocaj créé en 1997 au New York City Ballet. Ici la friction se produit entre danseurs néoclassiques et danseurs contemporains, entre la vieille Europe et la nouvelle Amérique, pour arriver à une interpénétration des langages.
Enfin, Johan Inger, dans la lignée de celui qui fut son maître, Jiři Kylián, construit, à partir de la phrase de Socrate : « les plus grands bienfaits nous viennent de la folie », une pièce d’une énergie fulgurante sur un rythme effrénée : « Walking Mad ».
Voici donc un programme intriguant que nous sommes curieux de voir.