Le Ballet de l’Opéra de Paris vient d’inscrire à son répertoire trois oeuvres du chorégraphe new yorkais William Forsythe.
C’est, à l’évidence, avec beaucoup de gourmandise, que notre corps de ballet a découvert les ouvres inscrites à l’affiche de cette série de représentation. Découverte des ouvres, oui, du chorégraphe, non, car ce dernier a déjà confié la création de quatre de ses ballets à cette troupe, successivement en 1983, 1987 et1999.
Chorégraphe hors norme, quasiment « hors catalogue », William Forsythe s’appuie sur une constante déstructuration du mouvement, déstabilisant jusqu’au déséquilibre, rompant en permanence l’harmonie d’un geste entamé puis aussitôt anticipé par notre imaginaire. Rupture, conflit, mais aussi liberté d’un corps qui devient source de mouvements multiples, voilà la grammaire architecturale d’un travail exigeant et passionnant à la fois.
La soirée va s’ouvrir sur deux oeuvres étroitement liées car appartenant à une même suite : « Approximate Sonata » et « The Vertiginous Thrill of Exactitude ». La première est une véritable variation sur le thème du pas de deux interprétée par quatre couples. Ambiance clinique pour un travail abstrait visant à exploser les codes classiques.pour mieux les réexposer ensuite. La seconde est un pas de cinq sur un extrait particulièrement brillant de la 9 ème de Schubert, clin d’oil certainement respectueux aux écoles les plus classiques que l’on puisse connaître. Ici la virtuosité technique se conjugue avec la tradition la plus pure, d’incroyables tutus en galette vert fluo pour les filles, t-shirts et shorts pour les garçons apportent malicieusement la touche d’appropriation dont on ne doutait pas une minute.
La dernière partie de la soirée est entièrement dévolue à une relecture d’un ballet datant de 1984 et intitulé « Artifact ». Créé en 2005, il s’appellera donc « Artifact Suite ». Le corps de ballet entre en scène pour trois quart d’heure de délire géométrique autant que métronomique, dont certaine séquence nous replongera dans l’univers du film d’Alan Parker : The Wall. Au travers d’effets de lignes sidérants, le chorégraphe entraîne le spectateur vers un vertige fatal sur des musiques signées Bach et Eva Crossman-Hecht.
Un casting superlatif portait ce spectacle à l’incandescence. Il en est ainsi des étoiles Clairemarie Osta, Marie-Agnès Gillot, Mathieu Ganio et Benjamin Pech, mais aussi des premiers danseurs de tout premier plan : Isabelle Ciaravola, Eleonora Abbagnato, Emilie Cozette, Myriam Ould-Braham, Jérémie Bélingard et Hervé Moreau.
Une longue et chaleureuse ovation est venue mettre un point final à une soirée certes exigeante mais fascinante de découvertes et, encore une fois, jubilatoire de par l’enthousiasme du Ballet de l’Opéra de Paris.

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