Toulouse les Orgues rend hommage à l’un des compositeurs les plus originaux de la Renaissance, l’Allemand Heinrich Schütz, natif de Kassel. Souvent surnommé Henricus Sagittarius, il décide d’orienter le cœur de sa création vers le ciel de l’Italie. Par deux fois, il séjournera à Venise, source inépuisable des nouveaux canons musicaux. De 1609 à 1613, il trouvera sa voie en côtoyant Giovanni Gabrieli, alors que de 1628 à 1629, c’est auprès de Monteverdi qu’il apprendra l’essentiel du style de composition inventé par l’auteur de l’Orfeo, le « recitar cantando ».
Les Sacqueboutiers lors d’une exécution du Combat de Tancrède et Clorinde de Claudio Monteverdi (Photo Patrice Nin)
Toute son œuvre témoigne des marques profondes laissées par l’Italie sur le substrat germanique et luthérien de sa culture d’origine. Le concert du 15 octobre prochain à 20 h 30 en la cathédrale Saint-Etienne est consacré à quelques unes des partitions les plus caractéristiques de Schütz. Des madrigaux et des extraits des fameuses « Symphoniae Sacrae », sur des textes latins et allemands, ouvriront la voie aux sublimes « Sept paroles du Christ sur la Croix », émouvant récit dramatique, confié aux quatre évangélistes Marc, Jean, Luc et Matthieu, incarnés par les quatre voix solistes. Toute l’attention de l’oeuvre se concentre sur les Sept Paroles que Jésus prononça sur la Croix.
Placé sous la direction de Jean-Pierre Canihac, l’ensemble toulousain de cuivres anciens « Les Saqueboutiers », qui pratique depuis des années et au plus haut niveau ce répertoire de la spiritualité et de l’expression sera l’artisan de cette soirée. Deux cornets à bouquin, quatre sacqueboutes, théorbe/chitarrone et clavecin/orgue composeront l’ensemble instrumental. Le quatuor vocal réunira la soprano Anne Magouët, l’alto Marc Pontus, le ténor Marc Mauillon et la basse Renaud Delaigue, tous spécialistes de ce répertoire.
France-Musique sera présente et enregistrera le concert.
