Festivals

Buon compleanno, maestro Verdi

Il était impensable qu’un amateur d’opéra comme Alain Lacroix, directeur artistique du Festival Toulouse d’été, ne salue d’une manière ou d’une autre le bicentenaire de ce géant de l’art lyrique qu’est Giuseppe Verdi. C’est chose faite, et plutôt bien faite, car Alain Lacroix en a profité pour offrir en même temps aux mélomanes toulousains un récital d’une soprano française dont le talent est en tout point remarquable : Annick Massis.

De gauche à droite : Antoine Palloc et Annick Massis – Photo Classictoulouse –

Accompagnée au piano par Antoine Palloc, Annick Massis nous propose, dans ce magnifique auditorium de Saint-Pierre des Cuisines, un programme verdien dont un seul titre appartient à son répertoire : La Traviata. Tout au long de cette magnifique soirée, la cantatrice a pu déployer sa musicalité hors pair, des demi-teintes merveilleuses, un très beau phrasé et des sons filés surnaturels au travers d’arias peu connues extraites de Giovanna d’Arco, Il Corsaro, Attila, I Masnadieri et Alzira. Composés entre 1845 et 1847, le musicien vient juste de passer le cap de la trentaine, ces opéras n’ont toujours pas trouvé leur place dans la programmation lyrique de nos jours. Et c’est dommage car ils contiennent des pages d’un très grand intérêt dont le regard en coin vers Bellini et Donizetti n’enlève pas la trame du génie qui les a écrites. Au programme également, le plus risqué air de la Tour du Trovatore. Il est facile de comprendre pourquoi Annick Massis l’a mis à son programme, non pas qu’elle souhaite chanter le rôle entier demain, mais c’est l’air le plus bel cantiste ancienne manière de l‘ouvrage, avec de redoutables vocalises in fine, vocalises qu’elle pare d’un aigu non écrit mais dont sa voix généreuse offre la splendeur et la rareté à un public conquis. Il serait tout à fait injuste de ne pas souligner les deux bis qui concluent cette soirée. D’une part, parce qu’ils sont significatifs d’une artiste sensible à son auditoire, d’autre part et surtout, parce qu’ils furent les deux perles de la soirée. Comment, en effet, ne pas fondre d’émotion devant le dernier air de Violetta (Addio del passato), ici superbement phrasé, avec une infinité de dynamiques et une intensité dramatique qui suspendent la respiration du public. Du travail scénique a été fait sur ce rôle et vocalement c’est évident. Quittant Verdi, Annick Massis convoque un compositeur totalement absent de son répertoire : Puccini. Pour l’illustrer, elle a choisi sa fameuse Rondine (Chi il bel sogno di Doretta). Un sommet d’élégance musicale !

Partager

Souvenirs d’Europe centrale au programme des Clefs de Saint-Pierre
La 25ème saison des Clefs de Saint-Pierre se conclut le 28 avril prochain.
L’Orchestre national du Capitole reçoit Ton Koopman et la Maîtrise de Toulouse
Mozart et Pergolesi sont inscrits au programme du concert donné le 25 avril prochain par l’Orchestre national du Capitole sous la direction de Ton Koopman.
BALLET NATIONAL DU CAPITOLE : LE RETOUR DE LA FILLE AUX YEUX D’ÉMAIL.
Coppélia – Natalia de Froberville – Ramiro Gomez Samon en répétition-  © David Herrero Coppélia revient sur la scène du Capitole ; elle nous était venue en 2016 de la main de Charles Jude, c’est une autre ancienne étoile de l’Opéra, Jean Guillaume Bart qui nous la ramène aujourd’hui.. Coppélia,
La grande dame du piano et son complice en musique
Le retour à Toulouse de Martha Argerich constitue toujours un événement musical particulier.
BALLET NATIONAL DU CAPITOLE – SAISON 2025-2026  
Pour sa   troisième saison à la direction du Ballet National du Capitole , Beate Vollack nous fait quatre propositions où l’on retrouve toutes les formes de danse, du classique au néo-classique et au contemporain. Certains ballets sont à revoir, d’autres sont des créations. Pour célébrer le cent cinquantième anniversaire
« On ne programme pas une saison pour d’autres raisons que l’émotion, le bonheur et l’élévation du public » Christophe Ghristi
La saison 25/26 est celle du désir