Festivals

Révélation

Invité pour la première fois à Piano aux Jacobins, le jeune Berlinois Martin Helmchen est à l’évidence trop peu présent sur les estrades de notre pays. Son récital toulousain du 17 septembre dernier a révélé un authentique musicien. Un artiste qui ne se contente pas de bien jouer du piano, mais qui s’approprie avec sensibilité et imagination les grandes partitions qu’il aborde, mérite à plus d’un titre les échos de la renommée.

Le jeune pianiste berlinois

Martin
Helmchen

(Photo Marco Borggreve)

 
Et lorsqu’on évoque les grandes partitions, c’est bien de cela qu’il s’agit. Deux œuvres monumentales de deux figures majeures du piano romantique composaient en effet l’intégralité du programme de son récital. De Franz Schubert, Martin Helmchen avait choisi de jouer tout d’abord la vaste sonate en sol majeur D. 894 baptisée « Fantaisie ». Cette pièce majeure du plus secret des compositeurs pour le clavier s’ouvre sur l’un de ces thèmes chargés d’émotion qui n’appartiennent qu’à l’auteur du « Voyage d’hiver ». Martin Helmchen s’approprie naturellement ce motif comme une sorte d’idée fixe dont le rythme devient obsession. Il investit les quatre volets de l’œuvre sans en forcer la pudeur. Vivante, animée, pleine de finesse, son exécution tient en haleine sans un instant de relâchement. Le détail est privilégié par rapport à la grande courbe. Le final se coule en douceur vers un silence bouleversant qui pourrait bien évoquer le sommeil de la mort.

Le contraste saute aux oreilles avec la vitalité de Robert Schumann qui occupe toute la seconde partie de la soirée. La vigueur de l’Arabesque en ut majeur op. 18 s’enchaîne sur les bouillonnantes « Etudes symphoniques » de l’op. 13. Martin Helmchen prend au mot le titre de ces variations pleines de fantaisie et d’imagination. Il y déploie une éblouissante palette d’orchestrateur, jouant sur toute la gamme des nuances possibles. Sa sensibilité trouve là un terrain idéal. L’alternance des « humeurs », si caractéristique du piano de Schumann, s’y exalte avec délice dans une succession de petites formes, comme autant de portraits fugaces brossés avec finesse par l’interprète. Piano champagne, piano effervescent jusqu’au dernier accord triomphant.

Le premier des bis retourne à Schubert, avec le 3ème des Moments musicaux D. 780, léger comme de l’écume. Puis c’est au tour du père Bach par l’intermédiaire d’un choral comme gravé dans le marbre. Merci à Piano aux Jacobins pour la découverte d’un tel talent !

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