Festivals

Un opéra bien difficile à chanter, et pourtant…

La principale troupe d’opéra de chambre anglaise, Diva Opera, invitée régulière du Festival de la Vézère, n’en est pas à un défi près. Cette année elle nous offrait, pour l’ouverture d’un week-end lyrique dont chaque édition est très attendue, rien moins qu’un Mozart. Et pas n’importe lequel ! Le grand frère de la célèbre Flûte enchantée : L’Enlèvement au Sérail.
C’est donc un singspiel, c’est-à-dire un opéra-comique avec ses dialogues parlés. L’Histoire va retenir cet ouvrage comme l’acte fondateur de l’opéra allemand. Egalement grand frère de la maçonnique Flûte, car Mozart vient de rencontrer des Maçons à Londres au moment de la composition de cet ouvrage. Il les rejoindra deux ans après mais leur fait déjà un clin d’œil en intégrant dans le livret une anglaise. Plus sérieusement, cet opéra est pétri des thèmes fondamentaux qui vont parcourir toute l’œuvre de ce compositeur : la fraternité humaine, le pardon des offenses, la clémence contre la vengeance, la fidélité, l’unité du couple, le rôle privilégié de la femme car c’est elle dans toute la dramaturgie mozartienne qui aide l’homme à s’élever, enfin la pensée de la mort qui libère de toute passion. Malgré l’âge du compositeur, 26 ans, L’Enlèvement est une œuvre de la maturité. Déjà un chef-d’œuvre.

Matthew Hargreaves (Osmin) et Barbara Cole Walton (Blonde)

– Photo FdV Creafix Studio –

Cette turquerie est donc à prendre très au sérieux, d’autant que les exigences vocales de Mozart ne sont pas des moindres. Deux rôles sont particulièrement périlleux, celui de Constance et celui de Blonde. Saluons donc comme il convient la soprano britannique Gabriella Cassidy pour son incarnation autant vocale que dramatique de Constance. Sa voix, longue et homogène, bien projetée dans tous les registres, sans faille y compris dans un suraigu sollicité jusqu’au contre ré, conjuguée à un engagement dramatique de chaque instant, trace un portrait complet et enthousiasmant de ce personnage. La Canadienne Barbara Cole Walton ne lui cède en rien dans le rôle de Blonde. Pétillante à souhait, elle ne laisse aucune chance à ce pauvre Osmin, lui assénant un quinte aiguë vertigineuse de précision (jusqu’au contre mi !!!). Son joli timbre fruité et une émission d’une parfaite rondeur ajoutent au plaisir d’entendre cette belle artiste. Sans se situer sur les mêmes hauteurs, la suite de la distribution ne faillit pas pour autant. Il en est ainsi de l’Osmin plus comique que tragique de la basse Matthew Hargreaves, toutefois un peu juste de projection dans les abysses de sa voix, du ténor John Porter, très habile Pedrillo et d’Ashley Catling, dont la vocalité de Belmonte semble un brin l’éprouver en fin de soirée.

La mise en scène de Cameron Menzies, sur un plateau de 20 mètres carrés (!), s’articule autour de mouvements chorégraphiques simples signés Lauren Poulton qui ont le mérite de mettre en relief les différents rapports entre les personnages.

Depuis son piano, Bryan Evans, infaillible directeur musical de cette troupe, conduit cette représentation jusqu’à un final qui sera largement applaudi par un public conquis.

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