Disques

Le répertoire d’une muse

De huit ans son benjamin, Rossini en tomba malgré tout follement amoureux et lui composa parmi ses plus beaux airs. Ils restèrent mariés de 1822 à 1837. Elle s’appelait Isabella Colbran. Mezzo-soprano reconnue pour ses talents dramatiques… plus que vocaux, elle n’eut pas le bonheur de plaire à Stendhal qui l’égratigna à toutes les occasions. Evidemment, nous n’avons aucun document fiable sur les assertions du célèbre écrivain. Mais un ensemble de critiques ainsi que le public des quatre coins d’Europe partageaient cette opinion…

 
Rendons grâce malgré tout à cette cantatrice pour avoir inspiré quelques uns des titres parmi les plus glorieux de tout le catalogue de Rossini. Ce sont d’ailleurs ces derniers qui composent le programme de ce récital : Armida, La donna del lago, Maometto II, Elisabetta, regina d’Inghilterra, Semiramide et Otello.

La mezzo américaine Joyce DiDonato s’est fait une spécialité des ouvrages de Rossini. Pour l’instant nous la connaissions dans ses somptueuses Rosina et autre Cenerentola ainsi que dans un Idamante (Idoménéo de Mozart) anthologique.

La voici dans le répertoire seria rossinien.  Nous retrouvons dans cet album toute la merveilleuse chaleur de ce timbre lumineux, la magistrale virtuosité avec laquelle elle affronte les pires écueils de ces partitions, la permanente musicalité qui accompagne la moindre phrase. Un vrai régal.

Certains pourront trouver le timbre un peu clair pour être celui d’un mezzo rossinien, ayant en tête le souvenir de Marilyn Horne ou Teresa Berganza. Et il est vrai que le talent, immense, de cette cantatrice n’explose pas spécialement par l’exploitation d’un registre grave que l’on devine un rien confidentiel. Cela dit, nous ne sommes pas sûrs que Colbran fût une authentique mezzo et les arias que lui a composées Rossini ne sollicitent pas spécialement ce registre.

Dernière remarque, ne remettant absolument pas en cause tout l’intérêt de cette parution : l’accompagnement sans relief aucun d’Edoardo Müller, pourtant à la tête de l’Orchestre et des Chœurs de l’Académie Nationale Sainte Cécile de Rome. Dommage, d’autant que les grandes scènes captées ici méritent bien un tout autre soutien.

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