Ce coffret de luxe est en fait une compilation d’enregistrements effectués entre 1994 et 2009. Il y a tout de même un thème, un fil conducteur à cette anthologie, le titre du coffret est explicite sur ce sujet. Il est donc question ici de soupirs, de mélancolie, de nostalgie, de douleur, tous sentiments dont les pages des compositeurs du 18ème siècle, largement représentés ici, sont amplement pourvues.
Les incontournables Haendel et Vivaldi, mais aussi les plus rares Giacomelli, Caldara, Vinci et Persiani répondent à l’appel, ce qui paraît normal tant Cecilia Bartoli a œuvré pour leur résurrection. Ils ne sont pas les seuls. En effet, ce programme nous rappelle très opportunément combien cette sympathique cantatrice a su chanter Mozart et Rossini et, de façon très personnelle, Bellini. Le second CD est entièrement consacré à des standards éternels d’œuvres sacrées signées Bach, Mozart, Rossini, Gounod, Duruflé, Franck et Fauré.
Au gré des enregistrements et des programmes, quelques collègues célèbres joignent leur talent à celui de Cecilia Bartoli : Bryn Terfel, Juan Diego Florez, Luciano Pavarotti et même le violoniste Maxim Vengerov pour une rareté de Félix Mendelssohn, Infelice !
Mais au-delà de cette avalanche de chefs-d’œuvre lyriques, c’est le parcourt vocal de cette cantatrice qui est intéressant. En 15 ans, la voix a bien sûr évolué. Aujourd’hui, comme l’a démontré le dernier concert toulousain qu’elle a donné le 27 octobre 2010, Cecilia Bartoli travaille davantage les couleurs, la virtuosité se plie avec plus d’évidence à l’action dramatique, l’interprétation paraît plus habitée.
Pour découvrir l’art de cette interprète hors norme, le présent album frôle l’idéal.