Discret, une allure d’ange désincarné au pâle et mystérieux visage d’adolescent, Alexandre Tharaud occupe une place très particulière dans l’Olympe des grands pianistes d’aujourd’hui. Le jeune artiste n’a rien d’une bête d’estrade. Son parcours semble exclusivement lié à ses seules aspirations musicales.

 

Il est de ceux qui se lancent dans des aventures intérieures au gré d’impulsions légèrement compulsives. Après son intrusion dans le trop rare monde de Rameau, il s’est investi dans une intégrale Ravel qui a fait parler d’elle. A côté de son étonnant disque Bach, il n’a pas hésité à aborder l’un des compositeurs d’aujourd’hui les plus discutés et les plus originaux, Mauricio Kagel. Chopin entre très rationnellement dans sa discographie avec les 24 Préludes et les Valses. Avec ce nouvel album Chopin, Alexandre Tharaud suit un itinéraire plus improvisé.

Sous le titre évocateur « Journal intime », il établit un programme qui ressemble d’avantage à une série de confidences. Cinq Mazurkas, deux Ballades, deux Fantaisies, deux Nocturnes se mêlent, s’enchaînent avec d’autres pièces moins fréquemment jouées (Largo en ut mineur, Contredanse en si bémol majeur, trois Ecossaises…) dans un ordre qui semble n’obéir qu’à l’humeur du moment mais qui probablement résulte d’un choix élaboré avec soin. L’interprète lui-même avoue que chacune de ces courtes oeuvres « fait référence à certains moments de (sa) vie, à des personnes qu(‘il a) aimées ou à des amis disparus ». L’impact émotionnel sur l’auditeur en bénéficie. Sans négliger l’aspect virtuose de certaines de ces partitions, Alexandre Tharaud privilégie avant tout la musicalité, la poésie. Comme s’il jouait pour lui-même ou pour ce cercle restreint d’amis qu’il évoque, il délivre des interprétations directes, sans affectation aucune, sans pathos, mais d’une sensibilité vraie, généreuse. Du Chopin qui touche au plus profond.

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