Sous ce titre léger s’ouvre un programme d’arias de virtuosité et d’expression signées Vivaldi. L’impressionnante production lyrique du prêtre roux de Venise est loin d’être entièrement dévoilée. Elle nécessite il est vrai des interprètes aguerris et aux qualités vocales bien spécifiques. La jeune soprano colorature Julia Kogan possède à l’évidence ces qualités.

 
Née en Ukraine, elle a grandi aux Etats-Unis pour finalement s’installer en France où elle a élu domicile dans un petit village des Pyrénées. Partageant ses activités artistiques entre la scène et le concert, elle aborde les partitions les plus périlleuses de sa tessiture avec notamment les rôles lyriques réputés pour leurs difficultés vocales comme la Reine de la Nuit de La Flûte enchantée de Mozart ou la Zerbinetta d’Ariane à Naxos de Richard Strauss.

La belle cantatrice est ainsi à l’orée d’une carrière qui s’annonce particulièrement brillante. Cette parution en est le témoignage. Sont abordées ici quelques unes des grandes arias d’opéras comme Arsilda Regina di Ponto, Giustino, La fida ninfa, Il Bajazet, Il Tigrane, Ottone in villa. Ce programme lyrique est complété par le célèbre et périlleux motet en triptyque, « In furore ».

Le timbre lumineux de la cantatrice, sa virtuosité accomplie et intégrée à une parfaite musicalité la destinent à l’évidence à ce répertoire. D’autant plus qu’elle excelle aussi bien dans les arias à vocalises comme cet éblouissant « Ben conosco » d’Arsilda Regina de Ponto que dans la méditation amoureuse de « Vedro con mio diletto » extrait de Giustino. Révélé au cours d’une série de concerts à Moscou avec l’Orchestre de Chambre du Kremlin, ce talent original a donné lieu à cet enregistrement festif qui s’écoute le sourire aux lèvres. L’orchestre russe, dirigé avec énergie et finesse par Misha Rachlevsky seconde la cantatrice avec ferveur. Un vrai plaisir.

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