Pour sa troisième édition pascale, le Festival de Peralada (Espagne) propose, en l’Eglise du Carmen, six rendez-vous exceptionnels conjuguant musique et spiritualité. Des œuvres rares interprétées par des artistes de renommée internationale sont à l’affiche de cette manifestation.
Jeudi Saint
Inauguration du festival le 17 avril à 20h avec un oratorio du compositeur allemand Johann Adolph Hasse (1699-1783), créé à Venise vers la fin des années 1750 : Sanctus Petrus et Sancta Magdalena. Il s’agira de la création sur le sol espagnol de cet ouvrage comptant parmi les ultimes oratorios de ce compositeur, un ouvrage évoquant les moments les plus significatifs de la vie de Saint Pierre et de Marie Madeleine. L’interprétation en est confiée à l’ensemble Vespres d’Arnadi placé sous la direction de Dani Espasa. Parmi la distribution, notons la présence du magnifique contre-ténor allemand, (né en Roumanie) Valer Sabadus, une étoile incontestable dans cette tessiture (Sanctus Petrus) et de la soprano suisse Marie Lys (Sancta Maria Magdalena). Un chef-d’œuvre du baroque tardif.

Vendredi Saint
Le 18 avril à 18h, le Festival accueille pour la première fois le baryton germano-britannique Benjamin Appl. Il sera accompagné par l’orchestre baroque Vespres d’Arnadi, toujours sous la direction de Dani Espasa, dans un programme invitant Johann Sebastian Bach, Jan Dismas Zelenka, etc.
Ce même jour, à 20h, les spectateurs sont conviés à la première mondiale des Répons de Semaine Sainte, une commande du festival au compositeur barcelonais Bernat Vivancos (né en 1973). L’œuvre est confiée au prestigieux Latvian Radio Choir placé sous la direction de Sigvards Klava.

Samedi Saint
Le 19 avril, à 18h, rencontre au sommet avec le phénomène international du violoncelle, Pablo Ferrandez. Ce Madrilène, né en 1991, est qualifié par Le Figaro de nouveau génie du violoncelle ! Il aura pour partenaire l’excellent pianiste Luis del Valle, né en 1983 à Vélez-Màlaga. Ils ont mis à leur programme des pièces aussi virtuoses qu’émouvantes : Kol Nidrei (Max Bruch), Vocalise (Sergueï Rachmaninov), Sonate pour violoncelle et piano n° 3 (Ludwig van Beethoven), Sonate n°1 en mi mineur pour violoncelle (Johannes Brahms).
Ce même jour, à 22h30, la formation polyphonique Cantoria interprétera l’emblématique Membra Jesu Nostri patientis sanctissima de Dietrich Buxtehude, un cycle de 7 cantates sur des poésies spirituelles du Moyen Âge déplorant l’une après l’autre les plaies du Christ. Depuis les pieds jusqu’au visage, vision ascendante des croyants, chaque cantate possède des caractéristiques musicales et émotionnelles propres. Dix chanteurs et un ensemble instrumental seront au service de cette œuvre chargée de spiritualité, de symbolisme et de solennité.
Dimanche de Pâques
Le 20 avril, à 10h30, deux Salve Regina célébrissimes débuteront le dernier rendez-vous de cette manifestation. Tout d’abord celui de Domenico Scarlatti (1685-1757), puis celui de Leonardo Leo (1694-1744). Quand l’opéra flirte avec la musique religieuse ! La deuxième partie de ce programme convoque les arias les plus célèbres des opéras de Georg Friedrich Haendel, Nicola Porpora et Riccardo Broschi, le frère aîné de Farinelli. Pour ses débuts au festival, l’ensemble baroque Il Pomo D’Oro accompagnera la soprano française Mélissa Petit et la mezzo-soprano suédoise Ann Hallenberg.
Des rendez-vous précieux en attendant la programmation du festival d’été.
Renseignements et réservations : www.festivalperalada.com
Robert Pénavayre