Tarmo Peltokoski est décidemment très présent à Toulouse ce mois-ci à la tête de son Orchestre national du Capitole. Le 27 février prochain, il propose un concert dont le programme musical mêle musiques française et germanique. Il y sera rejoint par la brillante violoncelliste Sol Gabetta.
Sol Gabetta, née le 18 avril 1981 à Córdoba en Argentine est d’origine italienne et française par son père et russe par sa mère. Elle a commencé l’apprentissage du violoncelle à Buenos Aires et remporté un 1er prix au Conservatoire à l’âge de dix ans. Elle a ensuite étudié à l’Ecole supérieure de musique Reine-Sophie de Madrid entre 1992 et 1994, puis à Bâle avec le violoncelliste Ivan Monighetti et avec David Geringas à la Musikhochschule Hanns-Eisler de Berlin.
Elle a acquis une réelle notoriété sur la scène internationale en 2004 lorsqu’elle a fait ses débuts au festival de Lucerne avec l’Orchestre philharmonique de Vienne sous la direction de Valery Gergiev comme lauréate du « Crédit Suisse Young Artist Award ».
Sol Gabetta est invitée à se produire avec les plus grands orchestres sous la direction de chefs prestigieux. Elle excelle également en musique de chambre. Amie d’enfance de Bertrand Chamayou, elle partage souvent l’estrade (notamment à Toulouse) avec le grand pianiste toulousain.

Trois grandes partitions composent le programme du concert du 27 février.
Celui-ci s’ouvrira avec le Prélude à l’Après-midi d’un faune, sous-titré « Églogue pour orchestre d’après Stéphane Mallarmé », de Claude Debussy. Le compositeur l’a commenté ainsi dans le programme de la création : « La musique de ce Prélude est une très libre illustration du beau poème de Mallarmé. Elle ne désire guère résumer ce poème, mais veut suggérer les différentes atmosphères, au milieu desquelles évoluent les désirs, et les rêves de l’Egipan, par cette brûlante après-midi. Fatigué de poursuivre nymphes craintives et naïades timides, il s’abandonne à un sommeil voluptueux qu’anime le rêve d’un désir enfin réalisé : la possession complète de la nature entière ».
Sol Gabetta sera ensuite la soliste de Schelomo, Rhapsodie hébraïque pour violoncelle et orchestre, l’un des chefs-d’œuvre du compositeur suisse Ernest Bloch et de tout le répertoire pour violoncelle. L’œuvre, composée en 1916, s’inspire du personnage de Salomon tel qu’il apparaît dans le texte biblique de l’Ecclésiaste. L’évocation de la légendaire formule « vanité des vanités, et tout est vanité » parcourt toute l’œuvre composée de trois mouvements enchaînés : Lento moderato, Allegro moderato et Andante moderato.
La Symphonie n° 1 en ré majeur, dite « Titan », de Gustav Mahler, complètera ce programme. Composée en 1888, cette partition a été entièrement remaniée d’abord en 1893, puis en 1897 et plus en détail jusqu’en 1903. L’œuvre a eu du mal à s’imposer. Mahler est accusé d’y défier toutes les lois de la musique. On peut lire dans la presse : « Son poème symphonique est vulgaire et insensé ». La Neue Pester Zeitung écrit : « En ce qui concerne son éminente qualification en tant que chef d’orchestre, Mahler était non seulement parmi les premiers de son rang, il leur ressemble aussi par le fait qu’il n’est pas symphoniste… Nous aimerions toujours le voir derrière son pupitre, à condition qu’il ne dirige pas ses propres compositions ».
Tarmo Peltokoski dirigera donc la version finale en quatre mouvements de cette Symphonie. Sa proximité avec la musique de Mahler, réaffirmée avec sa magnifique approche de la Symphonie n° 2 « Résurrection » en début de saison, promet une passionnante exécution de cette première Symphonie.
Serge Chauzy
Programme du concert :
- Claude Debussy : Prélude à l’après-midi d’un faune
- Ernest Bloch : Schelomo, Rhapsodie hébraïque pour violoncelle et orchestre
- Gustav Mahler : Symphonie n°1 « Titan »
Renseignements et réservations : https://onct.toulouse.fr/agenda/tarmo-peltokoski-sol-gabetta/