Concerts

Une fin d’année musicale placée sous le signe de la joie

Tarmo Peltokoski, Directeur musical de l'Orchestre national du Capitole - Photo Romain Alcaraz -

Après avoir ouvert la saison de l’Orchestre national du Capitole le 28 septembre dernier, son Directeur musical Tarmo Peltokoski a retrouvé, le 23 novembre, la Halle aux Grains et le public toulousain. Le voici de nouveau à Toulouse pour une troisième intervention particulièrement stratégique, celle des concerts de Nouvel An !

A trois reprises, le mardi 31 décembre à 20h, le mercredi 1er janvier à 17h et le jeudi 2 janvier à 20h, l’Orchestre et son directeur musical célèbreront donc le Nouvel An avec une œuvre universellement acclamée, la Symphonie n° 9 en ré mineur op. 125 de Ludwig van Beethoven. Le 200ème anniversaire de sa création, le 7 mai 1824 à Vienne, coïncide donc avec cette célébration de la nouvelle année 2025.

Dans les années 1820, quand Beethoven se lance dans l’écriture de cette symphonie, cela fait déjà longtemps qu’il réfléchit à une œuvre d’une telle envergure. Dans sa jeunesse, il se passionne pour Goethe et Schiller. Dès 1792, il envisage d’adapter en musique le poème de ce dernier, An die Freude, autrement dit À la joie. À l’époque, le compositeur de 22 ans n’a pas encore livré d’œuvre majeure. Un peu plus tard, en 1807, il hésite à clore sa Symphonie « Pastorale » par un chœur religieux, mais il y renonce.

Il franchit le cap en 1808, et introduit pour la première fois un chœur dans l’une de ses pièces orchestrales, la Fantaisie pour piano, chœur et orchestre. Dans cette œuvre, considérée comme une esquisse ou une préfiguration de la Neuvième, on devine le futur thème de l’Ode à la joie. Un thème qui va hanter Beethoven jusqu’à la composition de sa dernière symphonie.

L’Orchestre national du Capitole, le Chœur de l’Opéra national du Capitole, et le Chœur de Radio France, placés sous la direction de Tarmo Peltokoski, lors du premier concert de la présente saison – Photo Classictoulouse –

Les premières esquisses de la Neuvième datent des années 1817-1818. Ce n’est finalement qu’en 1822 que Beethoven se lance véritablement dans l’écriture de l’œuvre. La composition est d’ailleurs quasi contemporaine de celle de sa Missa Solemnis. Toutes ses idées, mûries pendant des années, peuvent enfin s’assembler. Le poème de Schiller, le thème de l’Hymne à la joie, l’idée d’une symphonie avec chœur prennent forme.

Le jour de la création, le 7 mai 1824, sous la direction du compositeur lui-même, l’œuvre triomphe à Vienne. On raconte une belle histoire à propos de ce concert. Alors que le Finale vient de se terminer, Beethoven, sourd, tourne toujours le dos au public, sans percevoir l’ovation qu’on lui manifeste. C’est la chanteuse Caroline Unger qui le fait se retourner vers la salle et lui révèle une foule des plus enthousiastes.

La Neuvième Symphonie de Beethoven est une œuvre exceptionnelle. Elle est la plus longue de son auteur, et ce dernier réalise un tour de force en introduisant un chœur et des voix solistes dans le Finale. L’œuvre se découpe en quatre mouvements, que Beethoven développe à l’extrême.

Lors de ces trois concerts, Tarmo Peltokoski dirigera donc son Orchestre national du Capitole ainsi que le Chœur de l’Opéra National du Capitole, chef de chœur Gabriel Bourgoin, mais également le Chœur de l’Opéra National Montpellier Occitanie, cheffe de chœur Noëlle Gény.

Les quatre solistes vocaux qui participeront à l’Ode à la Joie sont : la soprano Elsa Dreisig, la mezzo-soprano Tuija Knihtilä, le ténor Tuomas Katajala et la basse Albert Dohmen.

La transition de 2024 à 2025 ne manquera pas d’atouts festifs.

Serge Chauzy

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