En invitant la soprano montalbanaise Anaïs Constans et le ténor toulousain Kevin Amiel, Julien Martineau, directeur artistique du Festival de Toulouse, ouvre la porte de sa manifestation à deux enfants de la culture lyrique régionale. Ils ont en effet étudié le chant au Conservatoire à Rayonnement régional de la Ville rose. Aujourd’hui, ces deux trentenaires sont dans la carrière. Ces dernières saisons, au Capitole, Anaïs Constans a chanté Susanna, Mimi, Pamina et Micaëla entre autres emplois. Kevin Amiel s’est vu confier, sur la scène capitoline, Almaviva, Nemorino et Alfredo, pour ne citer que ces rôles-là. Les voilà tous les deux en l’Auditorium Saint-Pierre-Des-Cuisines, pour l’une des dernières manifestations du Festival de Toulouse édition 2023, ce chaud lundi 10 juillet, accompagnés du piano complice de Jean-Marc Bouget.
Le programme est bien sûr fait de standards italiens, français et… espagnols. Bohème, Roméo et Juliette, Les Pêcheurs de perles et des extraits de zarzuelas ponctuent cette soirée festive qui nous permet d’apprécier la technique accomplie d’Anaïs Constans et la fougue enthousiaste de Kevin Amiel. La recherche constante d’une musicalité de tous les instants, d’une prosodie claire et précise ainsi que d’un phrasé de belle ampleur, est évidente et précieuse chez ces deux artistes. Tout comme une entente réciproque faisant feu de tout bois dans des bis, dont on retiendra un Mexico hilarant de Kevin Amiel repris par le public et, surtout, un arrangement pour deux voix de la chanson de Claude Nougaro : Toulouse. Bel hommage !
Une salve d’applaudissements mérités clôture cette soirée, saluant l’engagement et le panache de ces deux chanteurs.
Robert Pénavayre