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Roberto Alagna en son berceau

Roberto Alagna au Théâtre du Capitole pour l' Elixir d'amour en mai 1990 - Photo: DR

Le retour dans la Ville rose de Roberto Alagna se fait dans le cadre de la programmation du second Festival de Toulouse.  Mais ce retour a pris une saveur bien particulière autant pour le célèbre ténor que pour le public car il s’est fait au Capitole. Peut-être certains spectateurs se souviennent-ils encore de ce jeune chanteur d’à peine 25 ans débarquant au Capitole le 4 mars 1989 dans une seconde distribution de Traviata, pour un Alfredo plein de promesses. Jacques Doucet, alors directeur de la vénérable institution ne s’y est pas trompé. Pas plus que Nicolas Joel qui lui succéda peu de temps après.  Le potentiel du jeune homme était immense. Il fallait vite l’engager pour ce qui allait devenir, un temps, ses rôles signatures : Nemorino (saison 89/90), Mantoue (saison 92/93), Roméo (saison 93/94), Rodolfo (saison 94/95) et Werther (saison 96/97). Des prises de rôle capitolines qui ont propulsé Roberto Alagna au zénith de la gent ténorisante. Il faut dire que ses qualités de timbre, de phrasé et de prosodie atomisaient tous les standards de l’époque.

Roberto Alagna (Roméo) et Leontina Vaduva (Juliette) en novembre 1993 au Théâtre du Capitole – Photo: Gilles Bouquillon

Ses fans le suivirent jusqu’à ses retours toulousains à la Halle aux grains et au Zénith dans des programmes s’éloignant quelque peu de l’art lyrique. Ces derniers, à n’en pas douter, s’étaient donnés rendez-vous massivement en ce mardi 4 juillet 2023 dans un Capitole chauffé à blanc qui affichait complet. L’arrivée seule du ténor, de par l’accueil que lui fit le public, donna le ton de cette soirée : conviviale, chaleureuse, généreuse.  Complétaient le plateau : Yvan Cassar au piano, Julien Martineau (directeur du festival) à la mandoline, un quatuor à corde de l’Orchestre national du Capitole et Hugo Blacher, le trompette solo de cette phalange, celui-ci virtuose autant qu’émouvant grâce à un phrasé impérial.

Le programme réunissait autant les standards de l’opéra, du Roi d’Ys à Tosca, que ceux qui ont fait le succès des cross over de Roberto Alagna : chansons napolitaines et musique de films. Prenant souvent la salle à témoin, il n’hésita pas longtemps pour lui faire chanter Funiculi, Funiculà, le public ne demandant pas mieux. Ambiance bon enfant, standing ovation, bravi dans tous les sens, rappels et bis sans fin. La fête à Roberto !

Robert Pénavayre

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