Ce jeudi 8 mars voyait le retour sur la scène capitoline et devant une salle confortablement garnie, du psaume symphonique d’Arthur Honegger, Le Roi David. Le retour car, en effet, cet ouvrage a été donné par deux fois dans ce lieu, sous des formes différentes. Une première fois en 1942, dans une version oratorio, une seconde fois en 1958 dans une version scénique.
Alfonso Caiani vient de nous la proposer dans sa forme originale de 1921, avec chœur mixte et 17 musiciens. Mais il a adjoint ici une sorte de narrateur dans le but de relier les différents épisodes de ce psaume, au nombre de 27 !
C’est le comédien Laurent Collombert qui endosse donc l’habit du récitant. Il le fait avec une fougue, un élan, une profondeur de ton, une dynamique et une émotion qui emportent l’adhésion et complètent à merveille l’interprétation qu’en donnent ce soir-là les phalanges du Théâtre du Capitole. Parfait de clarté dans la déclamation, le Chœur du Capitole se plie à tous les styles de cette musique, tour à tour archaïsants ou savamment contrapuntiques. Pour une courte intervention, la Maîtrise du Capitole fait montre de toute sa discipline. Magalie Léger, cantatrice invitée, et deux artistes du Chœur du Capitole, Marie Virot et Alfredo Poesina, ont en charge les solos de ce psaume dramatique.
Alfonso Caiani © David Herrero
L’orchestre, composé de cuivres, bois, corde (une contrebasse), percussions, piano, célesta et harmonium, surexposé techniquement de par son effectif réduit, traduit à merveille toute la complexité de cette partition qui flirte avec des couleurs impressionnistes très modernes tout en contenant une richesse polyphonique digne des grands maîtres du 18ème siècle. Une œuvre courte certes (1 h 10) mais d’un pouvoir émotionnel certain, une émotion qu’Alfonso Caiani conduit de main de maître, la portant à son acmé dans une Danse devant l’Arche quasiment dionysiaque !